SOS médecins en grève le 25 janvier
L'association entend dénoncer les risques "de suppression du médecin de garde la nuit", a-t-elle annoncé jeudi.
SOS médecins va "suspendre son activité" dimanche 25 janvier, pour 24 heures. L'association entend dénoncer ainsi les risques de "suppression du médecin de garde la nuit", a-t-elle annoncé jeudi 22 janvier.
Apportant son "soutien plein et entier" aux médecins libéraux, en grève administrative depuis début janvier contre le projet de loi santé, SOS médecins envisage de "rentrer dans le dur" avec "au moins une grève par mois", a encore prévenu le président de l'association, Dominique Ringard. Cependant, celle de dimanche ne devrait pas trop déstabiliser l'offre de soins : les grévistes peuvent être réquisitionnés par les agences régionales de santé (ARS), qui se sont attelées à la tâche dès l'annonce du mouvement social jeudi, a-t-il précisé.
Une crainte de voir disparaître le médecin de nuit
L'association craint la généralisation de la suppression du médecin de garde la nuit, déjà décidée par les directeurs d'ARS en Nord-Pas-de-Calais et Lorraine. "Une décision aberrante", qui oblige les patients à se tourner vers les services d'urgences, selon Dominique Ringard. Une crainte qu'il justifie par la réforme territoriale, qui instaure un nouveau découpage des régions, mais aussi par le projet de loi santé de Marisol Touraine, accusé par les médecins de conférer un pouvoir accru aux ARS.
"Il faut (...) un médecin qui puisse aller voir les enfants, les personnes âgées, les gens qui souffrent en pleine nuit, pour qu'on ne soit pas obligé de les mettre dans des ambulances à 3 heures, pour les envoyer passer quatre ou cinq heures aux urgences" pour un coût "4 à 5 fois" supérieur au déplacement du médecin, explique-t-il.
"Les patients pourront toujours avoir accès à un médecin de ville la nuit, assure-t-on dans l'entourage de la ministre de la Santé. Non seulement le conseil médical par téléphone est maintenu, mais les interventions de médecin (de ville ou SOS) sont toujours possibles".
Un courrier envoyé à François Hollande
Malgré un premier mouvement de grève pendant les fêtes de fin d'année et la promesse d'un entretien "à la rentrée", SOS médecins "n'a toujours pas été reçue" par Marisol Touraine, s'est indigné Dominique Ringard. L'association a aussi envoyé un courrier au président de la République "pour lui demander d'intervenir directement", est-il précisé.
Au ministère de la Santé, on précise que "les représentants de SOS médecins ont été reçus à plusieurs reprises au cabinet au cours des derniers mois", que "l'évolution contestée" est limitée à l'agglomération de Nancy (Meurthe-et-Moselle), et que son extension au Nord-Pas-de-Calais, "soutenue par les acteurs locaux", fait l'objet de discussions.
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