SNCM : pas de liquidation en vue, la grève est suspendue
Une
fois n'est pas coutume, direction et syndicats de la Société Nationale Corse Méditerranée
(SNCM) se sont serré les coudes pour demander à l'Etat une intervention rapide, afin de garantir l'avenir de la compagnie maritime. L'appel lancé lundi semble
avoir été entendu. En plus de l'engagement de Transdev, l'actionnaire principal, une table ronde est
prévue sur le dossier épineux de l'actionnariat. Il est aussi question d'un
rendez vous d'ici trois semaines avec le futur ministre des Transports.
Une ambiance houleuse à la proue
La
grève entamée le mercredi 26 mars portait une fois de plus sur l'avenir de la
compagnie et de ses ferries. L'épisode d'un bateau de croisière bloqué dimanche au large de Marseille par des grévistes a marqué les esprits. Le tangage financier avait été calmé en janvier
par des e ngagements de l'Etat en faveur d'un plan de redressement. Mais l'actionnaire
principal, Transdev, reste frileux, voire hostile, notamment à cause d'une
ardoise à 440 millions d'euros. Il s'agit d'amendes réclamées par Bruxelles pour des aides publiques jugées illicites. Les avancées annoncées ce mardi rassurent les syndicats qui redoutaient une procédure au tribunal.
Le représentant de la CGT des marins
de la SNCM Frédéric Alpozzo apprécie que "l'Etat ait agi pour empêcher Veolia de
mener la compagnie devant le tribunal de commerce."
Les syndicats soupçonnent Transdev, qui
détient 66% du capital, de vouloir jeter l'éponge. C'est pourquoi, ils demandent à l'Etat d'organiser
en quelque sorte son évacuation et de faire entrer directement la Caisse des Dépôts
et Consignation (CDC) dans le capital. Transdev est une filiale de la CDC et de
Veolia.
L'actionnaire
majoritaire pourrait en fait accélérer son départ en cédant sa participation. Le
PDG de Trandev, Jean-Marc Janaillac, dit avoir pris contact avec un groupe
norvégien Siem Industries.
"Des négociations sont engagées sur une reprise de participation, avec la
volonté d'aboutir dans les meilleurs délais."
L'Etat
détient 25% de la SNCM, Transdev 66% et les 9% restants sont détenus par les
salariés. La compagnie dont le siège social est à Marseille
a été privatisée en 2006.
Un plan décidé, jamais appliqué
Le
plan de redressement de la SNCM fait figure de serpent de mer. Prévu pour 2013, il a été reporté à 2014 à la
demande de Véolia. Il est là question d'un sauvetage de l'entreprise : des économies à hauteur de 70 millions par
an, un renouvellement de la
flotte, une réduction d'environ 500 postes sur 2.600. Reste à savoir avec quels actionnaires, la remise
à flot de la compagnie se fera. Les syndicats ont reçu mardi la promesse d'une table ronde sur la question. Ils doivent attendre à présent la formation du nouveau gouvernement pour savoir à quel ministre s'adresser.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.