Réforme des retraites : "Il y a une indécision totale du gouvernement", déclare Éric Woerth

"Il y a une indécision totale du gouvernement sur la réforme qu'il veut faire donc elle est totalement inexplicable", a indiqué mercredi 4 décembre sur franceinfo l'ancien ministre du Travail et député LR de l'Oise, Éric Woerth, à propos de la réforme des retraites que prépare le gouvernement. Il s'est exprimé à la veille de la grève du jeudi 5 décembre.

franceinfo : La grève s'annonce très suivie demain, cela vous surprend-t-il ?

Éric Woerth : Je ne suis pas surpris [par la mobilisation annoncée], on le voit venir depuis pas mal de temps. Il y a une indécision totale du gouvernement sur la réforme qu'il veut faire donc elle est totalement inexplicable. Elle est inexplicable parce qu'elle est tellement générale, elle s'adresse à des personnes qui sont dans des conditions extrêmement différentes. Résultat, personne ne sait si elle est à son bénéfice, ou si l'on est dans le collimateur de la réforme. Il y a déjà une société française qui est particulièrement stressée, à tord ou à raison, et plutôt que de présenter des mesures claires et précises, on a des mesures globales, générales. Il n'y a même pas de texte, et dès qu'il y en a un, il est tout de suite contredit par quelqu'un d'autre du gouvernement. La réforme est inexplicable parce qu'elle est généraliste.

Sur le fond êtes-vous d'accord avec la réforme ?

Je suis favorable à un régime universel de base, et que l'on conserve des régimes complémentaires parce que ces régimes permettent d'adapter la situation aux professions, aux secteurs dans lesquels vous travaillez, et c'est absolument indispensable. Personne ne peut garantir quoique ce soit dans la réforme du gouvernement. Il devrait y avoir une réforme bien plus précise, parler réellement de l'âge, parce que l'âge de départ à la retraite c'est un sujet éminemment important pour tous les Français.

Est-ce mission impossible de s'attaquer aux régimes spéciaux ?

S'attaquer aux régimes spéciaux, "c'est mission possible, c'est mission évidemment possible. Il faut mettre en extinction les régimes spéciaux, on avait commencé en 2010, mais il faut terminer ce travail, parce que c'est parfaitement injuste qu'à travail égal on puisse partir trois, quatre, cinq ans, avant quelqu'un d'autre sans raison de pénibilité particulière. Il y a cette nécessité de mettre dans le droit commun un certain nombre de régimes spéciaux, il faut le faire sans brutalité, il faut donner du temps pour ça.