Cet article date de plus d'onze ans.

La grève des contrôleurs aériens s'amplifie : jusqu'à 3 vols sur 4 annulés

Les syndicats protestent contre la libéralisation du contrôle aérien en Europe. Le retour à la normale est prévu jeudi, jour de grève à la SNCF.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Des passagers font la queue à l'aéroport de Montpellier (Hérault), le 11 juin 2013. (PASCAL GUYOT / AFP)

Au deuxième jour de grève des contrôleurs aérien, le mouvement est suivi par 100% des personnels. Et malgré les réquisitions, la grève entraîne mercredi 12 juin l'annulation d'au moins un quart des vols programmés.  La Direction générale de l'aviation civile (DGAC)  évoque un "mouvement de grève exceptionnel, suivi par près de 100% des contrôleurs aériens", et annonce des annulations supplémentaires s'ajoutant aux 1 800 vols déprogrammés préventivement sur l'ensemble du territoire.

Trafic "compliqué" dans les airs

L'aviation civile, qui avait invité par avance les compagnies à réduire leur programme de 50%, demande des annulations supplémentaires de 25% sur les aéroports de Roissy, Orly, Beauvais, Lyon, Nice, Marseille, Toulouse et Bordeaux. Rien qu'à Roissy et Orly, 125 vols supplémentaires ont été supprimés.

La DGAC avait prévenu que cette journée serait "plus compliquée", la quasi-totalité des organisations (CGT, CFDT, Unsa et FO) ayant rejoint le mouvement lancé la veille par le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA). Le trafic est également rendu plus difficile par les actions prévues dans dix autres pays européens. L'ensemble des syndicats dénoncent le projet de Bruxelles, lancé il y a une dizaine d'années, de "ciel unique" européen.

Un service minimum a été mis en place dans les centres en route de la navigation aérienne (Reims, Athis-Mons, Brest, Aix-en-Provence et Bordeaux), qui surveillent les appareils en vol, ainsi qu'au contrôle aérien de Roissy, Orly, Nice, Marseille, Bordeaux, Toulouse notamment, avec la réquisition de personnels. Le retour à la normale est prévu jeudi, journée pour laquelle le préavis de grève a été levé.

Jeudi rouge sur les rails

Pour les habitués du rail, les déplacements s'annoncent aussi très compliqués. Les syndicats représentatifs CGT, Unsa, Sud-Rail et CFDT ont appelé à faire grève dès mercredi 19 heures. Le mouvement, qui doit prendre fin vendredi à 8 heures, sera "très suivi", a précisé la SNCF, avec seulement quatre trains sur dix, en moyenne, en circulation. Les voyageurs dont le train a été annulé pourront monter avec leur billet à bord de tout autre train, ou se le faire rembourser sans frais, précise la SNCF.

Dans deux régions, les cheminots ont débrayé en avance, entraînant de légères perturbations sur les lignes TER (2 sur 3 en Nord-Pas-de-Calais et 3 sur 4 en Paca). Jeudi, les TGV Sud-Est et province-province seront les lignes à grande vitesse les plus affectées, avec 1 train sur 3 en moyenne, contre 4 sur 10 pour le TGV Nord, 1 sur 2 sur la ligne Atlantique et 2 sur 3 pour le TGV Est. Sur les Intercités, la prévision est de 3 trains sur 10 et au niveau régional, la SNCF annonce "plus de 4 services TER sur 10".

En Ile-de-France, le trafic sera également très perturbé : 1 train sur 3 sur les RER B et D, 1 sur 2 sur le RER C et E. Les interconnexions nord-sud gare du Nord et gare de Lyon ne seront pas assurées. Seul le trafic du RER A devrait être "proche de la normale".

A l'international, le trafic sera diminué en direction de la Suisse (1 sur 2) et de l'Italie (1 sur 3) mais normal sur les lignes Eurostar (Londres), Thalys (Bruxelles, Amsterdam) et Alléo (Allemagne).

Ce mouvement est une réaction à la future réforme du système ferroviaire. Pour Guillaume Pépy, le patron de la SNCF, "il s'agit de sauver le rail français". Dans Le Figaro, il explique que la réunion de la SNCF et de Réseau ferré de France (RFF), qui gère l'infrastructure, doit "permettre de gagner considérablement en efficacité". La réforme voulue par le gouvernement vise à juguler en dix ans l'endettement du secteur, qui atteint aujourd'hui les 30 milliards d'euros.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.