"Des fois, le corps ne suit plus" : les difficultés d'Edwige, femme de ménage, pour aller travailler malgré la grève
Faute de transports en commun, les trajets entre les différents clients de cette employée de maison sont rallongés.
"C'est pénible, au lieu de prendre 15 minutes de Porte de Bagnolet chez moi vers Couronnes, Parmentier ou République, je fais une heure de marche, tous les jours, matin et soir", raconte Edwige, employée de maison à Paris.
Avec la grève contre la réforme des retraites qui dure, notamment dans les transports en commun, les journées de cette femme de ménage sont rallongées, son temps de trajet est multiplié par quatre. "Cela me fait arriver à 20 heures chez moi, explique Edwige. J'ai dû voir avec mes clients, étant donné que je travaille dans plusieurs arrondissements, pour essayer de rassembler les clients proches, pour éviter de trop marcher. Je me suis arrangée avec eux, ils sont très compréhensifs."
Mal au dos et fourmillements
Sans métro, Edwige marche, parce qu'elle n'a aucune autre solution. "Je n'ai pas de voiture, pas de vélo, pas de trottinette. Le bus... Quand on a une place ça va, mais sinon on est comme une sardine. Il faut être forte sinon on a tout de suite un malaise. Avec la bousculade, la foule, ce n'est plus possible."
J'ai mes petites baskets, ça va ! Quand il pleut, il faut avoir deux paires de chaussures. Mais des fois le corps ne suit plus.
Edwigeà franceinfo
"Je commence à avoir des sciatiques, mal au dos, sous les pieds aussi, confie l'employée de maison. Et puis le soir, j'ai des fourmillements dans tout le corps. On dit qu'il faut marcher mais là, c'est du sport forcé !" À 51 ans, Edwige a estimé sa future retraite "à 600 ou 700 euros". Le mouvement de mobilisation contre la réforme des retraites ? "Je soutiens... mais là c'en est trop. On est fatigués. Mais bon, il faut garder le sourire..."
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