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Urgences : des grévistes s'injectent un produit présenté comme de l'insuline devant le ministère de la Santé lors d'une action controversée

Cette action spectaculaire s'est déroulée à l'issue d'une manifestation, partie à la mi-journée du ministère de l'Economie et qui a rassemblé plusieurs centaines d'agents hospitaliers à l'appel du collectif Inter-Urgences et de l'intersyndicale CGT-FO-SUD.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Des urgentistes en grève, à Paris, mardi 2 juillet 2019.  (MAXPPP)

Cette "action symbolique" a choqué au sein même des grévistes. Mardi 2 juillet, une douzaine d'urgentistes en grève, tous assis en ligne sur la chaussée devant le ministère de la Santé, se sont injectés un produit présenté comme de l'insuline, pour exiger la satisfaction de leurs revendications.

Utilisant des stylos à insuline, ils se sont injectés en même temps une dose d'un produit dans l'épaule ou dans l'abdomen, déclarant qu'ils procéderaient à une injection toutes les cinq minutes, avant d'être dispersés par les CRS et le Samu. Car, s'il s'agissait bien d'insuline, ce produit utilisé par les personnes diabétiques pour réguler leur glycémie, une injection peut provoquer un malaise, le coma voire la mort.  

Des tests de glycémie "normaux" 

Selon le ministère qui a prévenu les secours, "13 personnes présentant des traces d'injection ont été prises en charge" mais n'ont pas souhaité être transportées vers des hôpitaux après des tests de glycémie "normaux", ce qui n'exclut pas l'utilisation d'"insuline retard", à effet différé.

"Forcément on ne s'injecte pas de l'insuline, on n'est pas débile, on veut juste montrer qu'on est à bout. Ça me donne envie de chialer, c'est une honte", a témoigné une gréviste au micro d'Europe 1"Si la seule manière de discuter avec du personnel soignant c'est d'envoyer des CRS pour une action qui est symbolique…", a-t-elle déploré. "C'était une action symbolique" pour dénoncer "le malaise aux urgences", justifie pour sa part l'aide-soignante Candice Lafarge, membre du collectif Inter-Urgences. "On sait ce qu'on fait, on avait le matériel adéquat en cas de problème."

La CGT se "désolidarise" de l'action 

"On est très choqué", s'est indignée auprès de l'AFP Mireille Stivala, la responsable CGT du secteur de la Santé, qui a tenu à se "désolidariser" d'une action jugée "irresponsable". "Nous ne pouvons pas concevoir que des individus mettent en danger leur vie pour n'importe quelle cause, un cap a été franchi", a-t-elle ajouté.

Une délégation a été reçue par le directeur adjoint de cabinet d'Agnès Buzyn, et "il n'y avait pas de tension particulière", a indiqué à l'AFP l'entourage de la ministre de la Santé. Mais lorsqu'un des participants a évoqué l'action sur le point de se produire, "cela a été la consternation, et pas que de notre côté", a-t-il expliqué. 

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