Les personnels des hôpitaux publics ont manifesté de nouveau pour réclamer davantage de moyens
A l'automne, le gouvernement a fait plusieurs annonces pour tenter de sortir de la crise. Mais selon les collectifs Inter-Hôpitaux et Inter-Urgences, le compte n'y est toujours pas.
Des milliers de soignants – 10 000 selon la CGT – ont défilé à Paris à l'appel des collectifs Inter-hôpitaux et Inter-urgences, vendredi 14 février. Ces personnels hospitaliers estiment que les mesures annoncées par le gouvernement à l'automne ne répondent pas à leurs revendications. Onze mois après le début de la grève des urgences, les organisateurs désespèrent d'obtenir gain de cause sur les hausses de salaires et d'effectifs qu'ils revendiquent.
Des manifestations se sont également déroulées dans plusieurs villes de France, comme Lille, Dijon ou Besançon. A Grenoble, 220 personnes du CHU (travailleurs sociaux, des étudiants et usagers) ont déposé symboliquement des arrêts maladie la caisse de Sécurité sociale. A Strasbourg, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées devant l'Agence régionale de santé (ARS), déposant au sol chaussures et blouses blanches pour dénoncer le "manque de moyens et de personnel".
Rallonge budgétaire, primes à foison, reprise massive de dette... L'exécutif a pourtant fait des concessions en novembre, après une première journée de grève et de manifestations assez largement suivie. Mais dans le "climat mortifère" du secteur, "ces propositions ne sont pas porteuses d'espoir", estime Hugo Huon, président du collectif Inter-urgences. "Ce mouvement n'a obtenu aucun résultat en termes d'embauches et d'attractivité", estime également le neurologue François Salachas, membre du collectif Inter-hôpitaux.
Une nouvelle rencontre prévue avec les médecins
Eclipsées depuis décembre par la mobilisation contre la réforme des retraites, les blouses blanches ont ramené l'attention sur leur cause avec une série de démissions collectives. Depuis trois semaines, environ huit cents médecins-chefs ont renoncé à leurs fonctions administratives, désertant les instances de direction pour se consacrer exclusivement aux soins.
Ils en avaient averti Agnès Buzyn lors d'une rencontre mi-janvier, mais la ministre de la Santé souhaite "d'abord qu'on fasse un état des lieux de la façon dont les réformes s'appliquent". Certaines promesses ont en effet été concrétisées depuis janvier, ou sont en passe de l'être, comme des crédits pour l'achat de matériels, de nouvelles primes ou une revalorisation des tarifs hospitaliers.
D'abord programmé mi-mars, un nouveau rendez-vous avec les médecins hospitaliers a été avancé à "la semaine prochaine", a annoncé Agnès Buzyn sur France Inter. "Je n'exclus pas des mesures complémentaires (...) mais je veux qu'elles viennent du terrain", a ajouté la ministre, qui s'était déjà montrée ouverte à la demande des praticiens de "retravailler" la "gouvernance" des hôpitaux pour "donner beaucoup plus la main aux professionnels médicaux".
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