"C’est un ascenseur émotionnel" : les assistants de régulation du Samu de Poitiers sont en grève
Les assistants de régulation médicale du Samu des centres d'appels d'urgence dénoncent des conditions de travail toujours plus difficiles, et un manque de reconnaissance du ministère de la Santé.
Les assistants de régulation médicale (ARM) du Samu de Poitiers réclament la prime de 100 € nets mensuels que la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, a accordé le 1er juillet aux personnels des urgences, mais dont ils ont été exclus. Ils manifestent à Poitiers pour revendiquer leurs droits, rapportent nos confrères de France Bleu Poitou.
Valérie est l’une des seize ARM du Samu de Poitiers. Elle reçoit en moyenne 150 appels par jour en semaine, jusqu’à 500 les week-ends, parfois pour des broutilles, parfois pour des drames. “Je me souviens d’avoir, dans la même matinée, décroché deux pendaisons, se souvient-elle. Entre-temps, vous avez quelqu’un qui appelle pour demander s’il faut fermer les volets pendant la canicule. C’est un ascenseur émotionnel extrême. Vous sortez de là, vous êtes vraiment brassée. Cette prime ce n'est pas du luxe, quand Madame Buzyn parle de stress, je pense que l'on est en première ligne. Donc pourquoi sommes-nous les seuls exclus ?"
C’est vrai qu’il y a un ras-le-bol. Il y a les appels qui s'enchaînent les uns après les autres, c’est vrai que c’est infernal.
Maryse, ARM au Samu de Poitiers depuis 35 ansà France Bleu Poitou
Plus de travail mais pas plus d’effectifs, pour un stress permanent insiste Frédéric, ARM depuis depuis 1994. “Aujourd’hui, l’appel au secours ça peut être un arrêt cardio-respiratoire, il va falloir faire faire des gestes d’urgence, mais à côté ça peut être complètement loufoque, témoigne-t-il. Par exemple, quelqu’un qui a mal aux dents. Ca me paraît complètement aberrant qu’on ne soit pas reconnu comme personnel des urgences."
Valérie, Maryse et Frédéric vont distribuer des tracts mercredi matin près du Futuroscope, avec les gilets fluos du Samu pour être enfin visibles.
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