Grèce : les banques françaises passent à la caisse
Une très longue journée s’annonce pour la Société générale à la bourse de Paris. Son cours a plongé de 7% ce matin à l’ouverture. La deuxième banque française paie les frais des mauvais résultats annoncés un peu plus tôt pour le 2e trimestre : - 31% de bénéfices net, soit une perte de 747 millions d’euros par rapport à l’an dernier.
_ Et comme une mauvaise nouvelle ne vient jamais seule, l’établissement est contraint de revoir à la baisse ses ambitions pour l’an prochain. La Société générale espérait "dégager l'année prochaine un bénéfice net de 6 milliards d'euros, mais cet objectif paraît désormais difficilement réalisable dans les délais prévus", prévient son PDG, Frédéric Oudéa dans un communiqué.
Principale explication : la forte dépréciation liée aux obligations d’Etat grecques contractées par la banque (395 millions avant impôt et 268 millions après impôts). La Société générale s’inscrit donc dans le sillage de deux autres établissements piliers du système bancaire français.
Hier, la BNP annonçait des résultats inférieurs aux attentes en raison notamment des 560 millions d’euros qu’a déjà coûtés la Grèce à la première banque du pays. De son côté, le Crédit agricole va devoir régler une addition grecque de 850 millions d’euros. Autant de résultats décevants mais qui ne constituent pas vraiment une surprise. Le 15 juin dernier, l'agence de notation Moody's menaçait de dégrader la note des trois banques françaises en raison de leur exposition à la Grèce.
Pour autant, le patron de la Fédération bancaire française se veut rassurant. En fin de semaine dernière, François Pérol a chiffré les pertes de l’ensemble des banques et assureurs français à 3 milliards d'euros en conséquence du plan de soutien à Athènes, mais il a souligné que les banques françaises restaient "solides" et présentaient dans l'ensemble une faible exposition à la Grèce.
Antoine Krempf, avec agences
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