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"Panama Papers" : le Premier ministre islandais accepte de démissionner, à condition qu'un proche prenne sa place

Pour le moment, malgré les manifestations demandant son départ, Sigmundur David Gunnlaugsson n'a pas quitté son poste. Il est mis en cause pour avoir détenu une société offshore dans un paradis fiscal.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre islandais, Sigmundur David Gunnlaugsson, s'adresse au Parlement islandais, à Reykjavik, la capitale, le 4 avril 2016. (HALLDOR KOLBEINS / AFP)

C'est la première victime de taille des "Panama Papers". Le Premier ministre islandais, mis en cause pour avoir détenu une société offshore dans un paradis fiscal, va démissionner. Sigmundur David Gunnlaugsson, en poste depuis mai 2013, "a informé le groupe parlementaire [du Parti du progrès] qu'il allait démissionner de ses fonctions de Premier ministre", a annoncé, mardi 5 avril, à la télévision, Sigurdur Ingi Johannsson, vice-président du parti et ministre de l'Agriculture et de la Pêche.

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Le Premier ministre n'a pas (encore) démissionné

Une annonce qui a aussitôt fait le tour du monde. Mais qui est erronée. Les services du Premier ministre ont entretenu la confusion mardi, indiquant que le dirigeant n'avait pas démissionné. En réalité, il s'est "provisoirement" mis en retrait. "Il essaie en coulisses de garder le pouvoir", écrit Le Monde, qui évoque une "démission en trompe-l’œil".

Concrètement, il "n’a ni formellement démissionné ni pris la parole pour s’expliquer. L’une de ses communicantes a même envoyé mardi soir un courriel à la presse internationale pour affirmer que le Premier ministre restait 'très fier des réalisations de son gouvernement'", raconte le quotidien.

Il veut placer un de ses lieutenants à son poste

Pour rester au cœur du pouvoir, Sigmundur David Gunnlaugsson a proposé son poste à son ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Sigurdur Ingi Johansson, "pour une période indéterminée". Pendant ce temps, le Premier ministre sortant retrouverait son siège de député et reprendrait la tête de sa formation, le Parti du progrès, détaille encore le quotidien du soir.

Ce scénario n'est pas encore validé par les alliés gouvernementaux issus du Parti de l’indépendance, une formation conservatrice. Mais le ministre des Finances, Bjarni Benediktsson, qui en est issu, a fait savoir qu'il y était favorable. Ce dernier apparaît aussi dans les "Panama Papers" à cause d'une société secrète aux Seychelles, un paradis fiscal. Un autre membre du gouvernement a été épinglé : la ministre de l’Intérieur, également vice-présidente du Parti de l’indépendance.

Selon les sondages, près de 8 Islandais sur 10 souhaitent la démission du Premier ministre. Et les manifestations de lundi à Reykjavic ont rassemblé près de 20 000 personnes, un chiffre remarquable dans un pays de 320 000 habitants.

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