France Télévisions : négociations suspendues sur la vente de la régie pub
Une régie publicitaire qui vend des écrans de pub pleins à craquer jusqu’à 20 heures, et la même régie qui ne vend plus que du parrainage d’émissions ou de l’espace sur internet ne valent pas le même prix.
_ Or, quand France Télévisions a ouvert, en février, des négociations exclusives avec le producteur Stéphane Courbit (Lov Group), associé à Publicis, la disparition totale de la publicité sur les chaînes du groupe était encore d’actualité (prévue pour 2011).
Aujourd’hui, elle ne l’est plus forcément.
_ Certains députés, jusqu’au sein de l’UMP, estiment qu’au vu de l’état des comptes de la nation, la suppression de la publicité est sans doute une très mauvaise idée : ce sont en effet quelque 400 millions d’euros qu’il faudra trouver chaque année pour boucler le budget de France Télévisions. Et sans toucher à la redevance.
La décision du conseil d’administration de France Télévisions ne remet pas en cause le caractère exclusif de la négociation engagée avec Lov Group-Publicis, mais le montant de l’enveloppe : 20 millions d’euros pour 70% du capital de la régie pub.
Conflit d'intérêts
Et puis, à ces incertitudes sur la suppression de la publicité s’ajoutent les soupçons de conflit d’intérêts qui entourent le nom de l’acheteur. Car Stéphane Courbit est également producteur pour France Télévisions (N’oubliez pas les paroles, le jeu de Nagui). Le marchand Stéphane Courbit ne peut décemment pas vendre de l’espace pub au producteur Stéphane Courbit.
_ Quant à son associé Publicis, si la vente était conclue, il se retrouverait vendeur, acheteur et conseil en espaces publicitaires.
Ce revirement intervient enfin sur fond de tergiversations entourant la succession de Patrick de Carolis à la tête de France Télévisions – le biographe de Bernadette Chirac s’était opposé à la réforme de l’audiovisuel public de Nicolas Sarkozy. Son mandat prend fin l’été prochain. Mais il se murmure que le président Sarkozy serait tenté de donner un coup d’accélérateur au calendrier en nommant sous peu Alexandre Bompard, actuel patron d’Europe 1, propriété du "frère"(*) de Nicolas Sarkozy, Arnaud Lagardère.
Gilles Halais, avec agences
(*) C'est en ces termes que Nicolas Sarkozy parle lui-même du jeune patron du groupe Lagardère
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.