France Soir : le passage au tout numérique confirmé, les trois quarts des effectifs sur la sellette
Le propriétaire de France Soir le confirme dans une interview à paraître samedi dans les colonnes du Figaro, la dernière édition papier du journal sortira des rotatives fin décembre. Le 1er janvier, France Soir sera le premier quotidien français à passer au tout numérique : site Internet, smartphones et tablettes tactiles.
_ Alexandre Pugachev saborde son journal, faute d’avoir réussi à redresser les comptes : France Soir devrait encore perdre cette année 19 millions d’euros. L’homme d’affaires russe affirme avoir injecté plus de 70 millions d’euros depuis son arrivée en 2010.
Son nouveau modèle économique, Pugachev espère le trouver sur Internet. Et vise un retour à l’équilibre "d’ici à quatre ans (…) Notre ambition est de rentrer dans le top 10 des sites d’actualité dans les deux ans qui viennent", poursuit-il, soulignant que "10 millions d’euros seront investis pour produire des contenus originaux de qualité".
_ Au passage, les trois quarts des effectifs seront débarqués : le site Internet de France Soir ne conservera qu’une trentaine de personnes. Quelque 89 salariés sur les 127 actuels seront licenciés.
Des salariés qui ne l’entendent pas de cette oreille : ils réfléchissent à une autre solution, afin de contrer le funeste projet de leur patron. Car le site Internet, les journalistes de France Soir n’y croient pas : "La stratégie du tout numérique, à laquelle ont renoncé tous les grands groupes de presse mondiaux, ne repose sur aucun schéma économiquement viable", affirme Olivier Blandin, secrétaire général d’Info’Com-CGT.
Au sommet de sa gloire, dans les années 1960, France Soir tirait à plus d’un million d’exemplaires. Et employait plus de 400 journalistes.
Gilles Halais, avec agences
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