Flambée du pétrole : les distributeurs soignent leurs marges
Au moment où le prix du baril de pétrole franchit la barre symbolique des 100 dollars (LIRE NOTRE ARTICLE), l’UFC-Que choisir accuse les distributeurs de carburant de ne pas avoir "tenu les engagements qu’ils avaient pris le 10 novembre (2007) auprès de la ministre de l’Economie".
Lors d’une table ronde avec Christine Lagarde sur l’envolée des prix du pétrole, les pétroliers s’étaient en effet engagés à absorber une partie de la hausse en rognant sur leurs marges.
Or, en décembre, cette marge (différence entre le prix du carburant sur le marché de Rotterdam et son prix hors taxe facturé en France) a atteint 8,8 centimes d’euros par litre d’essence et même 9,5 centimes par litre de gazole, contre 7 centimes pour chaque carburant en octobre, relève l’UFC qui cite les chiffres de l’Union française de l’industrie pétrolière.
L’association de consommateurs juge "pour le moins déplacé de la part du distributeur d’augmenter sa rémunération" à "l’heure où le prix des carburants bat des records". "La hausse des marges de distribution s’ajoute à l’océan des profits qui sont réalisés sur les activités d’exploration-production et de raffinage", rappelle l’UFC dans son communiqué.
"Ces comportements témoignent de la vacuité des réunions entre un ministre de l’Economie et les groupes pétroliers", conclut l’UFC-Que choisir, qui reconnaît toutefois que la distribution d’essence est un secteur "globalement plus concurrentiel en France que dans les autres pays européens".
Gilles Halais
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