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Filière automobile : le satisfecit de Nicolas Sarkozy au Mondial de l'auto

L’inauguration du Salon de l’automobile à Paris, nouvelle occasion d’un numéro d’autosatisfaction du président Sarkozy, qui s’est présenté en sauveur de la filière automobile. Mais il a mis en garde les patrons de Renault et PSA Peugeot-Citroën contre la multiplication des délocalisations…
Article rédigé par franceinfo
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Pas de bain de foule, mais trois quarts d’heure de déambulation sur un Mondial réservé, aujourd’hui encore, à la presse. L’occasion pour le chef de l’Etat de dresser un bilan plus qu’élogieux de sa politique de soutien à l’industrie automobile française.
_ "Quand j’ai annoncé les primes à la casse, il y a eu en Europe (…) un tollé dénonçant le nationalisme français", a rappelé Nicolas Sarkozy. "Et puis il y a eu les faits : la quasi-totalité des grands marchés nous ont suivis sur la prime à la casse, ceux qui n’ont pas suivi le paient aujourd’hui", a-t-il ajouté.

"Entre 2009 et 2010, il y a eu un million de primes à la casse. C’est pas un succès, c’est un triomphe ! ", s’est exclamé le président Sarkozy. Louant sur le même registre de l’autosatisfaction les bénéfices de la suppression de la taxe professionnelle et du crédit impôt-recherche.
_ "Tout ça, c'est près de 900 millions d'euros de plus (par an) de soutien pour la filière automobile", a-t-il lancé. "Imaginez qu'on vous ait prélevé 600 millions d'euros en plus, vous verriez l'ambiance !"

L’ambiance, les grands patrons de l’automobile l’ont mesurée ce matin aussi en découvrant leurs résultats de septembre : pour le cinquième mois consécutif, les immatriculations de voitures neuves ont reculé de 8,1% par rapport à septembre 2009. Les marques françaises enregistrent un repli de plus de 11% : c’est Renault qui dévisse le plus (-16%), alors que PSA Peugeot-Citroën limite la casse (-3,8%).

Mise en garde

Devant les patrons de PSA et Renault, Nicolas Sarkozy a aussi abordé le sujet qui fâche : celui des délocalisations.
_ "Tout ce qu'on fait, c'est pas simplement pour que vous créiez des usines à l'autre bout du monde", a-t-il lâché, avant d’ajouter : "je ne peux pas accepter que (...) la France soit devenue importatrice de véhicules".

Directement mis en cause, Philippe Varin (PSA Peugeot-Citroën) et Carlos Ghosn ont expliqué qu’ils continueraient à "chercher la croissance là où elle se trouve".
_ L’argument n’a pas totalement convaincu le chef de l’Etat qui a lancé cette mise en garde à l’adresse du PDG de Renault : "Je suis pas enthousiaste qu'on construise en Turquie des véhicules qu'on vend ensuite en France (…) il faut faire très attention parce que je regarde les dossiers avec beaucoup d'intérêt"...

Gilles Halais, avec agences

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