Faisant fi du résultat du référendum, le gouvernement islandais a annoncé dimanche que les victimes seront indemnisées
Les Islandais ont rejeté samedi l'accord sur le remboursement de 3,9 milliards d'euros réclamés par Londres et La Haye après la faillite d'Icesave en 2008, embarrassant le gouvernement de Reykjavik.
Cette faillite a spolié près de 340.000 épargnants britanniques et néerlandais. Le Royaume-Uni et les Pays-Bas ont dû indemniser les victimes.
"Le résultat du référendum n'affectera pas le début des versements par la société Landsbanki islands hf (qui opérait Icesave, NDLR) aux créanciers prioritaires -y compris les autorités britanniques et néerlandaises-", assure le communiqué du gouvernement islandais qui se veut rassurant, évoquant des indemnisations au-delà de 90% des fonds déposés.
Il précise que des versements partiels seront effectués plus tard dans l'année et qu'ils devraient couvrir "près du tiers des fonds des créanciers prioritaires".
Plus tôt dimanche, Londres et La Haye, déçus du référendum islandais sur les suites de la faillite bancaire, évoquaient un recours.
"Nous avons essayé d'obtenir un règlement négocié avec l'Islande" et "cet accord est maintenant rejeté". "C'est décevant", a déclaré le numéro deux du Trésor britannique sur la BBC. Et Danny Alexander d'ajouter: "Nous allons discuter avec nos partenaires internationaux, à commencer par les Pays-Bas", qui réclament également aux Islandais le remboursement de 3,9 milliards d'euros.
"Mais il semble que cette affaire va maintenant finir devant la justice". "Il y a déjà une procédure judiciaire en cours dans le cadre de l'Espace économique européen" et "nous allons voir comment nous y associer", a-t-il conclu.
Les Pays-Bas, également très déçus par le rejet islandais, s'attendent à la reprise de la procédure judiciaire devant l'Autorité de surveillance de l'Association européenne de libre-échange, a indiqué dimanche le ministère néerlandais des Finances. "Le stade des négociations est révolu", a déclaré Niels Redeker, porte-parole du ministère.
M.Redeker a rappelé que la procédure judiciaire devant l'Autorité de surveillance de l'AELE avait été "interrompue pendant les négociations avec le gouvernement islandais" (qui avaient conduit à une nouvelle mouture de l'accord Icesave), ainsi que dans l'attente du référendum de samedi sur cet accord.
L'Islande n'a "aucun problème" pour honorer ses dettes, a vivement réagi à ces déclarations, le ministre islandais des Finances, Steingrimur Sigfusson. Selon lui, "les réserves (de l'Islande) sont plus que suffisantes pour couvrir tous les paiements dans les prochaines années".
Samedi, près de 60% des Islandais ont voté "non" à ce plan qui s'étalait jusqu'en 2046, refusant de payer l'ardoise de la banque. En mars 2010, les Islandais avaient déjà massivement rejeté, à 93%, une première version d'un accord, moins favorable pour l'Islande.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.