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EPR, l'électricité plus chère

EDF s'apprête à révéler que la facture du réacteur nucléaire de troisième génération EPR sera plus lourde que prévue. Elle devrait s'envoler de 20% selon le quotidien Les Echos, qui révèle l'information ce matin. Des problèmes sur le chantier de Flamanville (Manche) et des normes de sécurité plus drastiques que prévu seraient à l'origine de ce dérapage.
Article rédigé par franceinfo
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Le séjour londonien des responsables d'EDF demain risque bien de ressembler à un coup de Trafalgar pour le réacteur nucléaire EPR. Selon le quotidien Les Echos, l'électricien français s'apprête à révéler à un collège d'investisseurs que la facture du réacteur de troisième génération sera plus lourde que prévue. Et le dépassement pourrait se chiffrer à 20%.
_ Du coup, l'intérêt économique d'EPR apparaît beaucoup moins évident.

La source du problème se trouve sur le chantier de construction du premier EPR français, à Flamanville, dans la Manche. Il y a d'abord un aléa de chantier : le creusement d'un tunnel pour le puits d'évacuation. Cette opération s'avère délicate et fait bondir le coût.
Mais le principal facteur de renchérissement vient des normes de sûreté à respecter. EDF ne les avait pas prévu aussi sévères.
A celà s'ajoute que pour tenir ses délais de livraison - 2012 - EDF doit utiliser des technologies plus chères.

Résultat, selon Les Echos, qui font état de sources bien informées, sans les citer, l'investissement nécessaire pour faire sortir EPR de terre serait de quatre milliards d'euros, au lieu des 3,3 initialement prévus.
_ Le coût de l'électricité produite à Flamanville pourrait passer à 55 euros le mégawatt/heure (MWh), au lieu de 46 euros le MWh.

EDF veut augmenter ses tarifs

Un prix à comparer avec le coût estimé de la production d'électricité à partir du gaz ou du charbon, estimé par EDF à 50-60 euros le MWh.
_ Et l'escalade risque de se poursuivre. Areva, le frère ennemi d'EDF, en a fait l'expérience avec l'EPR d'Olkiluoto, en Finlande, estimé aujourd'hui à 4,5 milliards d'euros au lieu de trois annoncés.

Quoiqu'il en soit, le futur prix de production s'éloigne de plus en plus du prix actuel, autour de 37 euros le MWh. Dès lors, EDF qui vend son électricité entre 39 et 50 euros le MWh, voit sa rentabilité de plus en plus menacée (d'autant qu'il lui faudra rénover le parc de centrales actuelles, en plus d'en construire de nouvelles).
_ Sans trop l'ébruiter, l'électricien travaille donc l'Etat au corps pour décrocher une augmentation significative des tarifs de l'électricité en France. Une augmentation qui, pour éponger les coûts, ne devrait pas se contenter de s'ajuster sur l'inflation, comme le prévoit le contrat de service public.

Grégoire Lecalot. Source : Les Echos

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