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Castorama et Leroy Merlin vont braver l'interdiction dimanche

Les deux enseignes indiquent qu'elles ouvriront bien dimanche, malgré la décision de justice rendue jeudi. Le tribunal de commerce de Bobigny les a condamnées à cesser d'ouvrir 15 magasins d'Ile-de-France le dimanche. Leroy Merlin va faire appel. Le débat sur la question est relancé : des salariés manifestaient vendredi pour pouvoir travailler le dimanche, alors que certains demandent une modification de la législation.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Maxppp)

La décision rendue jeudi par le tribunal de commerce de Bobigny a relancé le débat sur le travail dominical. Castorama et Leroy Merlin ont été condamnés à cesser d'ouvrir 15 magasins le dimanche en Ile-de-France, suite à une plainte déposée par leur concurrent Bricorama. Mais les deux enseignes indiquaient dès vendredi qu'elles ouvriront quand même ce dimanche, malgré l'astreinte de 120.000 euros par magasin et par jour en cas de non respect de la décision de justice. Leroy Merlin a aussi indiqué qu'il allait faire appel.

Une annonce qui n'a pas plu au ministre délégué à l'économie sociale et solidaire : samedi, Benoît Hamon a jugé qu'il était "inadmissible " que les deux enseignes aient l'intention de ne pas respecter la loi. "Qu'on ne nous dise pas qu'on ne va pas appliquer une décision de justice : c'est insupportable , a-t-il déclaré. Un peu de responsabilité de la part des patrons, cela ne ferait pas de mal ".

Dans la même semaine, la justice a ordonné à Sephora de fermer à 21h son magasin situé sur les Champs-Elysées. Autant de décisions qui ne plaisent pas à tout le monde.

Défense du droit à travailler le dimanche

Plusieurs dizaines de salariés du collectif des "Bricoleurs du dimanche" manifestaient vendredi devant des préfectures d'Ile-de-France "pour défendre leur droit à travailler le dimanche " et demander des autorisations d'ouverture. "On est payé plus, on a un jour de repos compensatoire (...) C'est bon pour tout le  monde ", réagissait par exemple Christelle Heilmann, porte-parole du collectif.

"On est en train de se priver certainement de plusieurs milliers d'emplois" (Medef)

Ces condamnations constituent "une quadruple peine pour le  pays " pour les consommateurs, les salariés, les entreprises et l'emploi, a également estimé vendredi le président du Medef Pierre Gattaz. "Dans un pays qui souffre énormément du chômage, on est en train de se priver certainement de plusieurs milliers d'emploi s ", ajoute également Geoffroy Roux de Bézieux, vice président du Médef, sur France Info.

"Il faut changer le droit, il ne s'applique plus dans le monde moderne"

Et pourtant, ces décisions de justice ne font qu'appliquer la loi. "C'est le droit du travail qui s'applique " a indiqué vendredi le ministre délégué à la Consommation Benoît Hamon. La législation autorise les commerces à ouvrir le dimanche mais sous certaines conditions (zones touristiques, périmètres de consommation exceptionnels, ou encore commerces alimentaires jusqu'à 13h...)."*M ais il faut changer le droit, il ne s'applique plus dans le monde moderne * ", rétorque Geoffroy Roux de Bézieux, vice président du Médef.

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Changer la législation sur la question ? C'est aussi ce que demande le patron de Bricorama, qui n'avait attaqué ses concurrents que parce que lui-même n'avait pas le droit d'ouvrir le dimanche. "Si mes clients veulent venir me voir le dimanche, je dois  les satisfaire, surtout que les magasins d'ameublement ont le  droit d'ouvrir, les jardineries ont le droit d'ouvrir ", explique Jean-Claude Bourrelier.

Ses demandes son restées sans suite. Le ministre du Travail, Michel Sapin, avait déclaré en mai qu'il ne souhaitait pas "grignoter par petits morceaux " le repos dominical des salariés, tout en reconnaissant la "complexité  épouvantable " de la situation actuelle. "Il y a des gens qui espèrent déjà pouvoir travailler le lundi, le mardi,  le jeudi... ", a conclu Benoît Hamon.

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