"Un salaire suffisant pour quatre individus" : le PDG de Michelin annonce un salaire "décent" pour tous ses employés

La direction du groupe de pneumatiques a annoncé mercredi la mise en place d'un salaire "décent" pour ses 132 000 salariés dans le monde.
Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Pays d'Auvergne
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Le salaire décent mis en place par le groupe Michelin, dont le siège se situe à Clermont-Ferrand, doit permettre "à chaque salarié de subvenir aux besoins essentiels" d'une famille de quatre personnes. (EMMANUEL MOREAU / RADIO FRANCE)

"On ne veut pas que nos résultats s'établissent sur des salaires trop faibles", justifie jeudi 18 avril sur France Bleu Pays d'Auvergne Florent Menegaux, président du groupe Michelin. L'entreprise a annoncé mercredi la mise en place d'un salaire décent pour ses 132 000 salariés dans le monde.

Garantir un salaire minimum pour tous les salariés

Florent Menegaux explique que dès l'épidémie de Covid-19 le groupe s'est interrogé sur les protections à mettre en place pour ses salariés dans le monde. Le PDG du groupe de pneumatiques notait à l'époque que contrairement à d'autres pays, "en France, nous sommes protégés par du chômage partiel, des systèmes de relais mécaniques qui font en sorte que la collectivité vient supporter des baisses d'activités franches. À partir de là, nous nous sommes demandé si nos grilles de salaires partout dans le monde sont cohérentes par rapport à nos valeurs", ajoute-t-il.

Il considère en effet qu'un salaire minimum "n'est pas suffisant pour faire vivre quatre individus" d'une famille. Le PDG du groupe de pneumatiques précise qu'en France la médiane des salaires des catégories les plus basses est "à 49% au-dessus du salaire minimum". "C'est 20% au-dessus du salaire minimum à Clermont-Ferrand et deux fois le salaire minimum à Paris", ajoute-t-il.

"Le partage existe", les écarts de salaires aussi estime un syndicaliste

"On peut dire que chez Michelin le partage existe, mais il ne comble absolument pas la différence de salaires entre les plus basses et les plus hautes rémunérations", réagit pour sa part Laurent Bador, délégué CFDT chez Michelin jeudi également sur France Bleu Pays d'Auvergne. Le syndicaliste explique que Michelin entend, à travers cette décision, "vérifier que tous les salariés Michelin correspondent à la définition du salaire décent, quelle que soit sa place dans le monde".

S'il salue cette décision, Laurent Bador tient tout de même à apporter quelques nuances. Il rappelle ainsi que les primes ne sont pas les mêmes selon la fonction. "La courbe de l'augmentation de la rémunération est beaucoup plus favorable pour les cadres que pour les agents de fabrication", s'indigne-t-il. Le délégué CFDT regrette ainsi que "les agents ont une rémunération variable, qui, proportionnellement quand les résultats de Michelin sont très bons, n'atteint pas le degré qu'elle atteint chez les cadres supérieurs". Il estime que cet écart peut aller "de 3 à 5 fois".

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