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SeaFrance : la Scop juge les propositions de Sarkozy irréalisables

Dans une lettre ouverte, la Scop estime que les propositions du président pour financer leur projet engendrent de "l'insécurité".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Manifestation le 10 décembre 2011 dans les rues de Calais (Pas-de-Calais) pour défendre le projet de coopérative pour la reprise de SeaFrance. (G DROLLET / LA VOIX DU NORD / MAXPPP)

Pour les salariés de SeaFrance, les propositions de Nicolas Sarkozy sont irréalisables. Les initiateurs de la Société coopérative et participative (Scop), qui vise à reprendre la compagnie de ferries en liquidation judiciaire, rejettent, mercredi 4 janvier, dans une lettre ouverte, les suggestions du président de la République pour financer leur projet.

"La solution esquissée" par Nicolas Sarkozy lundi "ne peut être envisagée en raison de l'insécurité juridique qu'elle engendre", écrivent les leaders de la CFDT, qui porte ce projet, énumérant toute une série d'obstacles juridiques, commerciaux et techniques.

Quelles sont les propositions de Nicolas Sarkozy ?

L'option défendue par le gouvernement, après un étonnant changement de cap, a été présentée lundi à l'issue d'une réunion à l'Elysée. Elle consiste à faciliter le financement de cette coopérative, nouvellement créée, par les indemnités des salariés licenciés. A ces fonds viendraient s'ajouter "des indemnités extra-légales", a précisé, devant la presse, la ministre de l'Ecologie et des Transports Nathalie Kosciusko-Morizet.

Nicolas Sarkozy a demandé à la SNCF, dont SeaFrance est une filiale, d'apporter son aide au projet de Scop par le versement de ces indemnités exceptionnelles (50 000 ou 60 000 euros par salarié) pour leur permettre de les réinjecter dans la coopérative. Un "montage juridique abracadabrantesque", jugeait lundi Philippe Brun, avocat de la CFDT Maritime Nord.

Pourquoi les SeaFrance les rejettent-elles ?

"On ne refuse pas l'offre de Sarkozy, mais on dit que ce n'est techniquement pas faisable", a précisé Didier Cappelle, l'un des porteurs de la Scop. Pour lui, ces propositions émanant de l'Etat engendrent "l'incertitude pour la SNCF de récupérer les navires", une "perte du fond de commerce, du nom commercial, des systèmes de réservation fret et passager et donc de l'accès à la clientèle", a-t-il déclaré à l'AFP.

"Par ailleurs, la liquidation [définitive] de SeaFrance [que Nicolas Sarkozy juge inéluctable] entraînerait de facto la nécessité de négocier de nouveaux accords d'exploitation avec les ports de Calais et Douvres sans avoir la certitude absolue d'obtenir les autorisations, notamment à Douvres", estiment les salariés de la compagnie de ferries.

L'avenir de SeaFrance se jouera le 9 janvier. L'audience devant le tribunal de commerce sur l'offre de reprise par les salariés, prévue mardi 3 janvier, a été reportée afin d'apporter des précisions sur les modalités de financement de la Scop. 

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