La ville de New York en guerre contre les sodas XXL
Pour lutter contre l'obésité, le maire va faire interdire la vente de sodas dépassant les 47 cl dans les cinémas, restaurants et stades.
SANTE - Combien de sucres dans un gobelet d'un litre de soda ? Trop, estime la ville de New York. Sous l'impulsion de son maire, Michael Bloomberg, la ville a finalement décidé, jeudi 13 septembre, d'interdire partiellement la vente de sodas de plus d'un demi-litre.
A quoi New York s'attaque-t-il ?
L'interdiction des sodas XXL s'appliquera dans les restaurants, les stades et les salles de cinéma, afin de lutter contre l'obésité. La taille des sodas individuels vendus dans ces lieux ne pourra dépasser 47 cl. En revanche, cette interdiction ne s'applique pas aux supermarchés et aux épiceries où les New-Yorkais pourront continuer à acheter des sodas, souvent moins chers que l'eau, en bouteilles XXL. L'interdiction ne concerne pas non plus les boissons où les édulcorants remplacent le sucre ainsi que les jus de fruits.
Pourquoi cette guerre ?
Les chiffres sont éloquents : 6 000 New-Yorkais meurent chaque année en raison de problèmes de santé liés à l'obésité, tandis qu'un sur huit souffre de diabète, estime la mairie. Plus de la moitié des habitants de la ville (58%) sont obèses ou en surpoids et ce problème affecte environ 40% des élèves des écoles publiques.
Pour sensibiliser ses administrés, la mairie avait ainsi publié une étude sur les sodas fin 2011 : boire 60 cl de soda par jour revient à manger 22 kilos de sucre par an, concluait-elle.
Comment les lobbys contre-attaquent-ils ?
Les Coca-Cola Company et autres Pepsi savent jouer de la corde sensible des consommateurs américains : les libertés individuelles. Début juin 2012, à peine Michael Bloomberg avait-il évoqué l'interdiction des sodas XXL, que l'American Beverage Association (ABA), qui représente l'industrie du soda, lançait déjà la contre-offensive, rapportent Les Inrocks : spots publicitaires, affiches dans le métro, site internet… L'ABA a par ailleurs financé une coalition nommée "New Yorkers for Beverage Choices" (Les New Yorkais pour le choix des boissons), affirme le magazine.
En juin, le Centre pour la liberté des consommateurs s'est aussi payé une pleine page de publicité dans le New York Times, où l'on voyait le maire en robe et foulard, avec la légende "Les New-Yorkais ont besoin d'un maire, pas d'une nounou".
Qu'en disent les New-Yorkais ?
Michael Bloomberg est régulièrement accusé par ses détracteurs d'être obsédé par les questions de santé et de porter atteinte à la liberté de ses administrés dans ce domaine. Les campagnes des lobbyistes semblent porter leurs fruits. En août, six New-Yorkais sur dix considéraient que cette interdiction était une "mauvaise idée", d'après un sondage publié dans le New York Times (article en anglais). Seulement 36% estimaient qu'il s'agissait d'une bonne mesure.
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