La réforme du système bancaire restera limitée
En janvier
dernier, au Bourget, le discours du candidat François Hollande décrivait le
monde de la finance comme un "adversaire ". Le candidat socialiste
prévoyait alors de le "maîtriser ".
Quasiment
un an après, le projet présenté n'annonce pas de bouleversement dans le monde
des banques. Les établissements ne seront pas scindés en deux : d'un côté les
activités de crédit et de l'autre la spéculation financière.
La "banque universelle " préservée
La banque où l'on peut déposer son argent et le placer subsiste. Les Français conservent donc la "banque universelle", capable d'offrir, par exemple, aux clients entreprises une large gamme de services, du crédit classique à l'émission d'obligations en passant par les instruments de couverture contre les variations de change, de taux ou de prix.
Le gouvernement impose de créer une filiale, là où seront regroupées les activités de spéculation, celles "dont on considère qu'elles ne sont pas utiles à l'économie " précise Bercy.
Certaines activités proscrites
Certaines
seront tout de même purement et simplement interdites, comme le trading haute
fréquence (HFT), activité qui consiste à programmer des ordinateurs pour qu'ils
tirent partie de minuscules écarts de prix entre places de cotation pour un même
produit financier.
Autre
activité proscrite, les transactions menées pour leur propre compte par les
banques sur le marché des produits dérivés de matières premières agricoles. Ces
produits permettent de se couvrir contre des variations de cours mais peuvent être
aussi utilisés pour spéculer.
Une reforme a minima ?
Pour
certains, le texte ne correspond pas aux attentes suscitées par le discours du
Bourget de François Hollande. Cela va changer "très peu de choses ", estime un banquier,
sous couvert d'anonymat.
Le gouverneur
de la Banque de France a défendu la réforme bancaire. Christian Noyer juge
qu'elle correspond "à ce qui est l'optimal pour l'économie française. Je ne suis pas du tout d'accord pour dire que c'est une réforme a minima ",
a lancé le gouverneur sur BFM-Business, en réponse aux critiques exprimées notamment
par l'organisation non gouvernementale Finance Watch.
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