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La justice ouvre une enquête préliminaire sur la vente du Printemps à des Qataris

Des informations de presse ont fait état de "larges commissions" versées à l'un des actionnaires dans le montage financier de l'opération. Francetv info fait le point.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Le magasin Printemps du boulevard Haussmann, à Paris, le 5 mai 2010. (BERTRAND GARDEL / HEMIS.FR / AFP)

Finalisée le 31 juillet, la cession du Printemps à des investisseurs qataris va être examinée par la justice. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur les conditions de la vente de la célèbre enseigne du boulevard Haussmann à Paris, à la suite d'une plainte des représentants du personnel. L'information, révélée par Mediapart jeudi 1er août, a été confirmée vendredi par une source judiciaire.

Le rachat du Printemps par des investisseurs qataris, Divine Investments (Disa), s'est préparé dans la discrétion pendant de nombreux mois, comme le révélait Le Figaro en février. Pendant longtemps les détails techniques de la vente sont restés secrets jusqu'à l'arrivée d'un informateur qui a commencé à dévoiler des zones d'ombre sur cette affaire.

Soupçons de corruption

Si l'autorité de la concurrence avait approuvé l'acquisition le 22 juillet, l'intersyndicale avait pour sa part saisi le procureur de la République de Paris dès le 21 mai pour enquêter sur des montages financiers de l'opération, qu'elle jugeait "très opaques".

Selon les syndicats, il existe des soupçons de "corruption privée, d'abus de confiance, d'opération de blanchiment et de fraude fiscale" sur cette vente, qui atteindrait le montant d'1,75 milliard d'euros, selon Mediapart. Le Nouvel Obs avait évoqué début avril de "larges commissions" versées via le Luxembourg à Maurizio Borletti, patron du groupe éponyme actionnaire du Printemps.

Fin juin, Le Nouvel Obs parle même de dessous de table et de larges commissions pour réaliser la vente. L'hebdomadaire dévoile alors une opération aux allures de polar, avec au centre de l'histoire Chadian Clot, la femme de confiance de l'émir Al-Thani en France qui a géré les négociations de la vente dans le plus grand secret. 

Les suites de l'affaire

L'enquête, ouverte le 28 juin, a été confiée à la brigade financière qui devra, dans un premier temps, "mieux définir les contours de l'affaire", selon la source judiciaire. A l'issue de l'enquête préliminaire, le parquet pourra soit classer la plainte sans suite, soit ouvrir une information judiciaire et désigner un juge d'instruction.

Parallèlement, les syndicats ont entamé le 3 juillet une procédure devant le tribunal de grande instance (TGI) de Paris "pour dénoncer un délit d'entrave et déposer une assignation en référé parce que la direction est passée outre l'avis du comité central d'entreprise (CCE)", a expliqué Bernard Demarcq, porte-parole de l'intersyndicale du groupe. L'audience s'est déroulée le 2 juillet et "le juge doit rendre son avis le 8 août", précise le syndicaliste.

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