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La Banque postale fera aussi payer les retraits hors de ses distributeurs

Cet établissement, qui était le dernier à faire exception en France, va facturer dès septembre les retraits d'argent hors de son réseau.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une cliente retire de l'argent à un distributeur de la Banque postale à Caen, le 22 décembre 2008. (MYCHELE DANIAU / AFP)

La fin d'une exception bancaire ? La Banque postale a confirmé, mercredi 23 mai, son intention de facturer les retraits d'argent dans des distributeurs qui ne sont pas les siens. Ces nouveaux frais seront imposés aux clients à un coût de 65 centimes d'euros à partir de six retraits par mois, dès le 1er septembre. La Banque postale rentre donc dans le rang, après avoir été, en France, le dernier établissement à réseau d'agences à faire exception.

• Pourquoi un tel changement ?

La Banque postale rappelle que le service de retrait déplacé, c'est-à-dire dans un distributeur appartenant à un autre établissement, a un coût. Elle se voit en effet facturer chaque opération par toutes les autres banques, d'où son intention de répercuter ce coût sur les clients. "On est dans une démarche de facturation d'un service, qui reste la plus basse du marché", fait valoir la Banque postale, qui affirme avoir averti ses clients dans deux courriers, en février et avril.

La banque rappelle également qu'elle dispose du réseau d'implantations le plus dense de France, et de très loin, avec 17 000 "points de contact" et 6 350 distributeurs automatiques.

• Qu'en est-il des autres banques françaises ?

En mettant fin à la gratuité complète des retraits hors réseau, la Banque postale s'aligne sur les pratiques de ses concurrentes, inaugurées en 1996 par BNP Paribas. Pratiquement toutes les banques facturent aujourd'hui les retraits effectués dans un distributeur qui ne fait pas partie de leur réseau, le plus souvent au-delà de la quatrième ou de la cinquième opération de ce type, pour un coût généralement compris entre 80 centimes et 1 euro.

Certains contrats liés à des cartes haut de gamme, donc plus chères, n'entraînent toutefois pas de facturation de ces retraits. Une autre exception persiste : les banques en ligne qui n'ont pas de réseau physique (ING Direct, Boursorama...) et n'appliquent donc pas le même mode de facturation.

• Qu'en pensent les associations de consommateurs ?

L'Association française des usagers des banques (Afub) dénonce une "offensive tarifaire" de la Banque postale, en rappelant qu'elle prévoit par ailleurs d'augmenter de 929% la facturation pour la tenue des comptes faiblement actifs, voire sans activité. L'Afub appelle les clients de la Banque postale "à refuser cette tarification en envoyant une lettre à l'établissement" et les consommateurs en général à rationaliser leurs retraits, en retirant de plus grosses sommes, et moins souvent.

L'association de défense des consommateurs CLCV reconnaît, pour sa part, que la décision de la Banque postale "peut paraître paradoxale" au regard d'un accord conclu avec l'Autorité de la concurrence. En juillet 2011, les banques françaises s'étaient engagées à une importante baisse des commissions interbancaires prélevées sur les retraits aux distributeurs.

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