Qui dit crise, dit moins d'absents dans les entreprises
L'absentéisme des salariés n'a jamais été aussi bas depuis 2007.
ENTREPRISES - Jamais l'absentéisme au travail n'avait été aussi bas depuis cinq ans. C'est ce que révèle le baromètre de l'absentéisme d'Alma Consulting Group, publié mardi 4 septembre. Selon lui, le taux d'absentéisme dans les entreprises a atteint, l'an dernier, son niveau le plus bas depuis 2007, avec 3,84%, soit 14 jours d'absence par an et par salarié.
Ce chiffre est en baisse par rapport à 2010, où il s'établissait à 4%, soit 14,5 jours par an et par salarié, et d'un point depuis trois ans, soit 3,8 jours de moins. Que nous apprend cette étude ?
1 La crise explique une plus grande assiduité
"La principale raison de la baisse de l'absentéisme tient à la crise", selon Olivier Gignoux, directeur du pôle social d'Alma Consulting Group. Il faut cependant nuancer en fonction de critères comme le secteur d'activité ou la taille de l'entreprise, d'après lui. L'absentéisme est aussi un indicateur du climat social dans une entreprise.
2 Les cadres sont moins absents que les ouvriers
Les grands groupes connaissent un absentéisme plus faible que les PME et les cadres obtiennent la palme de l'assiduité avec un taux d'absence de 1,53%, soit 5,6 jours par an. Les ouvriers sont plus souvent absents que les cadres (4,84%, soit 17,7 jours) en raison de la pénibilité de leur travail mais aussi du "sens donné au travail et du manque de visibilité dans le processus global".
3 Le Sud n'a plus la palme de l'absentéisme
Fait inédit en matière d'absence au travail, le Nord et la région Rhône-Alpes dépassent le Sud, qui était en tête depuis cinq ans. Ce renversement tient au tissu économique dans ces régions, composé essentiellement de PME pour lesquelles les taux d'absentéisme sont en forte hausse. Le Grand Ouest est le plus assidu au travail et le Bassin parisien enregistre également l'un des taux les plus faibles.
4 Davantage d'absentéisme dans la santé et les transports
Si l'absentéisme baisse globalement dans le secteur privé, il enregistre des records dans les secteurs de la santé et des transports, avec respectivement 6,61%, soit 24 jours, et 5,13%, soit 18,7 jours. L'absentéisme dans le secteur de la santé, qui connaît une forte dégradation depuis cinq ans, est dû en partie, selon Alma Consulting Group, à "la féminisation des équipes, au management, à l'organisation du travail, ainsi qu'aux contraintes économiques et budgétaires" dans ce secteur.
En revanche, le BTP et l'industrie, pourtant les plus exposés aux accidents du travail, et pour la première fois les services, sont les secteurs les plus assidus avec respectivement des taux de 2,97% (10,8 jours), 3,58% (13,1 jours) et 3,32% (12,1 jours).
Ce baromètre a été réalisé de janvier à juin auprès des DRH de 241 entreprises représentant plus de 400 000 salariés en 2011.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.