Entreprises publiques : quatre questions sur les cessions envisagées par l'Etat
Au total, le gouvernement compte vendre entre 5 et 10 milliards d'euros de ses actifs dans les dix-huit prochains mois pour renflouer ses caisses. Mais l'Etat pourrait aller plus loin, selon "Le Journal du Dimanche".
L'Etat est vendeur. Le gouvernement serait favorable à une cession de participation dans le gestionnaire français du réseau électrique à haute tension RTE, une filiale d'EDF, rapporte le Journal du Dimanche dimanche 16 novembre. Et ce n'est pas la seule entreprise concernée.
Au total, l'Etat compte vendre entre 5 et 10 milliards d'euros de ses actifs dans les dix-huit prochains mois pour renflouer ses caisses, avait annoncé le ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, en octobre. Mais l'Etat pourrait aller plus loin.
1 Pourquoi l'Etat veut vendre ?
L'Etat a besoin d'argent. Et pour remplir les caisses, toutes les pistes sont explorées. Les cessions de parts dans une entreprise ne sont pas nouvelles, mais "c'est la première fois qu'un gouvernement affecte explicitement, et a priori, un montant de cessions au désendettement de l'Etat", explique Le Monde (article payant). En clair, les cessions avaient, jusque-là, pour but de réinvestir et non de renflouer les caisses vides.
Sur RTL, François Lenglet met en garde sur ces opérations à venir : "Vendre le patrimoine public dès qu'on a besoin d'argent, tous les gouvernements l'ont fait. (...) Le vrai problème, c'est ce que l'on fait de cet argent. (...) Ce qui est plus contestable, c'est d'utiliser le produit de ces ventes aux dépenses ordinaires. Dans ces cas-là, on hypothèque les recettes de demain."
2 Quelles entreprises sont visées ?
RTE. L'Etat étudierait une ouverture du capitale de RTE, une filiale d'EDF en charge du réseau électrique à haute tension, selon le JDD. Le dossier a été remis sur la table avant l'été, pour permettre la vente d'environ 30% des parts dans l'entreprise, valorisée à 5 milliards d'euros, ce qui permettrait à l'Eta de récupérer 1,5 milliard d'euros.
Aéroports de Paris. L'Etat pourrait aussi vendre 15% d'Aéroports de Paris, selon Le JDD. Il détient actuellement 50,6% de la société et conserverait donc une minorité de blocage, précise Challenges. Le gouvernement attend toutefois de voir "comment se passent" les ventes de certains aéroports régionaux, notamment celui de Toulouse-Blagnac. L'exécutif, qui détient 49% des parts de la société, doit rendre sa décision à la fin du mois.
La Française des Jeux. L'Etat étudierait, en outre, "l'éventuelle privatisation, au moins partielle, de la Française des Jeux", annonçait Le Monde, le 17 septembre. L'Etat est, pour l'instant, l'actionnaire principal de la FDJ, avec 72% des parts.
3Combien ça rapporterait ?
Les cessions de l'Etat pourraient lui rapporter jusqu'à 16 milliards d'euros, selon les projections de Sodali, société de conseil en gouvernance, sollicitée par le JDD. La vente de 10% d'EDF rapporterait 4,2 milliards et la cession de 10% d'Orange 3,4 milliards d'euros. En ce qui concerne la Française des Jeux, le PDG de la société, Christophe Blanchard-Dignac, estime qu'en vendant 20% du capital de la FDJ, l'Etat pourrait récupérer 300 à 400 millions d'euros.
4 L'Etat perdrait-il tout pouvoir ?
Non, car ces cessions de parts ne descendraient pas en dessous d'un certain seuil pour que l'Etat garde justement son influence au sein de ces entreprises. "Nous pouvons réduire nos participations sans perdre de pouvoir, confirme un conseiller de Bercy au JDD. Il n'est pas nécessaire d'avoir autant de capital immobilisé pour avoir la même influence." Les ventes évoquées n'auraient donc pas de conséquences sur les votes en Assemblée générale.
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