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Casino : un bras de fer entre milliardaires s'annonce pour reprendre le géant de la grande distribution

Endetté à hauteur de quasiment six milliards d'euros, le groupe Casino est officiellement concerné par deux offres de reprises.
Article rédigé par franceinfo, Isabelle Raymond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Le supermarché Géant Casino à Laloubère (Hautes-Pyrénées). (EVAN LEBASTARD / FRANCE-BLEU BÉARN)

Qui reprendra Casino ? Deux camps se sont déjà fait connaître, mardi 4 juillet, chacun souhaitant mettre la main sur le groupe, ses magasins Franprix, Géant ou Monoprix, endetté à hauteur de presque six milliards d'euros

Le groupe Casino est d'abord concerné par une première offre émise par des actionnaires, détenteurs de 24% du capital de l'entreprise. Il s'agit de Marc Ladreit de Lacharrière, patron de Fimalac et homme d'affaires français septuagénaire bien introduit dans les milieux politiques, économiques et financiers, propriétaire de l'agence de notation Fitch. Il s'est allié avec le nouvel homme fort du capitalisme en France, le tchèque Daniel Kretinsky, qui a déjà beaucoup investi dans les médias en rachetant Elle et Marianne. Il est également monté au capital du Monde et est pressenti pour se positionner dans le rachat d'Editis, une énorme maison d'édition que Vincent Bolloré est obligé de vendre pour prendre le contrôle d'Hachette. Les deux hommes ont proposé de mettre sur la table quelque 900 millions d'euros, précisément la somme dont Casino considère avoir besoin pour se relancer.

>> REPORTAGE. A Saint-Etienne, berceau de Casino, les employés s'inquiètent pour leur avenir

La deuxième offre émane d'un trio d'hommes d'affaires, tout aussi connu : Xavier Niel, le patron de Free, Mathieu Pigasse, l'ancien patron de la banque d'affaires Lazard, et Moez-Alexandre Zouari. Ce dernier semble moins connu du grand public, mais pas du petit milieu de la grande distribution alimentaire puisqu'il est déjà actionnaire de référence de Picard surgelés. Il détient aussi le plus gros réseau de franchises du groupe Casino aujourd'hui.

Un passage prioritaire devant les créanciers

Les deux offres doivent maintenant être présentées au conseil de surveillance de Casino et surtout aux créanciers du groupe. L'enjeu aujourd'hui étant de savoir comment se défaire d'une partie au moins de cette dette astronomique de quasiment six milliards d'euros. Une procédure de conciliation a été lancée pour tenter de trouver un accord à l'amiable : Casino demande aux investisseurs de tirer un trait sur une partie de la dette, de la transformer en capital. Mais certains ont déjà fait savoir en début de semaine qu'ils ne comptaient pas faire de cadeau à Casino.

Reste à savoir si l'une des deux offres qui reste à détailler trouvera grâce à leurs yeux. Casino compte aujourd'hui 200 000 salariés dans le monde dont un quart en France. De leur côté, les syndicats veulent à tout prix éviter une vente à la découpe, synonyme de nombreux licenciements.

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