Casino : inquiets pour leur avenir, les salariés du groupe se mettent en grève à partir d'aujourd'hui

Inquiets pour leur emploi, les salariés de Casino sont appelés à faire grève à partir de mardi 5 novembre alors que le groupe est en grande difficulté financière. Un préavis de grève a été déposé à partir de ce mardi et jusqu'au 31 décembre. Une manifestation est également prévue ce mardi matin à Saint-Étienne, siège historique de Casino, fondé en 1898 par Geoffroy Guichard.

Lourdement endetté, le groupe s'apprête à céder, dans l'urgence, ses quelque 60 hypermarchés et 260 supermarchés détenus en propre. L'un des concurrents de Casino estime, auprès de franceinfo, que cette situation relève d'une "question de survie ou de mort". Intermarché a déjà conclu avec Casino le rachat de 119 magasins il y a quelques mois. Une annonce qui a donné de l'espoir à Nathalie Devienne, de Force Ouvrière. "Le fait de vendre quelques magasins pour assainir la situation nous semblait éventuellement une petite fenêtre, mais là on s'aperçoit que non", explique la syndicaliste à France Inter.

Plusieurs repreneurs potentiels

Plusieurs concurrents sont sur les rangs pour reprendre les autres super et hypermarchés. Deux offres semblent les mieux placées. Selon les informations de franceinfo, une seule offre globale de reprise a été formulée pour l'instant, par un consortium associant Auchan et Intermarché. Cette offre représente une réponse responsable socialement, mais pas forcément la meilleure financièrement parlant, estime auprès de franceinfo un acteur du milieu de la grande distribution.

De son côté Lidl paraît être prêt à mettre davantage d'argent sur la table pour racheter uniquement les supermarchés. L'enseigne est cependant soupçonnée par des concurrents de préparer une alliance avec Leclerc, potentiellement intéressé par les hypermarchés. Un acteur du milieu de la distribution voit cette possibilité comme une menace pour l'équilibre du secteur, dont Leclerc est déjà aujourd'hui le leader, avec des parts de marché en progression.

Les syndicats dénoncent cette situation, qu'ils disent avoir découvert sur le tard, sans être avisés. "Du jour au lendemain, vous découvrez que vous êtes vendus comme une boîte de conserve", déplore à France Inter Jean Pastor, à la CGT Casino. Il craint que l'intégralité des magasins ne disparaisse. Le syndicaliste explique que la direction lui répond qu'il s'agit de "rumeurs", mais n'y croyant pas il souhaite que "les organisations syndicales" soient convoquées par la direction pour mener des discussions.