Arnaud Montebourg met la pression sur PSA
Le ministre du Redressement productif va proposer "prochainement" un plan pour la filière automobile.
Arnaud Monteborug met la pression sur PSA. Dans un courrier adressé à la direction du groupe automobile et rendu public samedi 30 juin, le ministre du Redressement productif presse PSA de faire "connaître ses intentions au plus vite et de façon précise" sur l'avenir de plusieurs sites, et annonce qu'il proposera "prochainement" un plan pour la filière automobile. Le site PSA d'Aulnay en Seine-Saint-Denis (3000 CDI, 300 intérimaires) est notamment menacé de fermeture.
"Depuis plusieurs jours, les médias se font l'écho grandissant de décisions éventuelles portant sur l'avenir de plusieurs sites de PSA et sur des orientations stratégiques que votre groupe s'apprêterait à prendre, relève le ministre dans sa lettre à Philippe Varin, président du Directoire du groupe PSA. Dans ce contexte et dans l'intérêt de PSA lui-même, il serait indispensable de faire toute la transparence nécessaire. Ces fuites, ces rumeurs ou informations provoquent l'inquiétude des milliers de salariés et de familles."
Arnaud Montebourg demande à Philippe Varin de "bien vouloir engager sans délai le dialogue social et d'en faire une arme collective pour affronter d'éventuelles difficultés dans le respect" des salariés. Dans l'esprit du ministre, "ce dialogue doit permettre de donner toutes leurs chances aux solutions préservant l'avenir" des "sites et des emplois de PSA". "Il me serait agréable en conséquence que vous précisiez rapidement votre méthode de concertation", écrit encore Arnaud Montebourg à Philippe Varin.
Un "plan d'actions" présenté "prochainement"
Le ministre du Redressement productif fait également savoir que "le gouvernement a décidé de désigner Emmanuel Sartoris, expert gouvernemental du Conseil général de l'économie, de l'industrie, de l'énergie et des technologies, afin de dégager un diagnostic précis, rigoureux et partagé sur la situation réelle du groupe PSA et les différentes mesures" que la direction envisagerait, ou "sur toute autre proposition" qui émaneraint des partenaires sociaux ou sous-traitants.
Enfin Arnaud Montebourg annonce que, "dans un contexte de recul du marché automobile", il proposera "prochainement" au président de la République et au Premier ministre "un plan d'actions pour l'avenir de la filière automobile".
"Toute la France sait qu'ils veulent fermer Aulnay et qu'ils vont l'annoncer dans les prochains jours, à la seule différence qu'ils ne vont pas annoncer la fermeture mais la reconversion du site", a réagi samedi Jean-Pierre Mercier, délégué CGT à Aulnay, ajoutant qu'il ne croyait pas à une reconversion des salariés. "Que la seule personne qui n'ait pas compris ça soit le ministre du Redressement productif, ça en devient choquant. Quel jeu il joue ? Il a rencontré Varin la semaine dernière, Varin ne lui a rien dit. Ça veut dire qu'il s'est fait rouler dans la farine", a déploré le syndicaliste.
PSA Peugeot Citroën va convoquer deux Comités d'entreprise extraordinaires les 12 et 25 juillet, au cours desquels devrait être abordé l'avenir de l'usine d'Aulnay-sous-Bois, menacée, et celui d'autres sites. PSA avait réuni jeudi un comité de groupe au cours duquel il a annoncé la tenue d'un CCE extraordinaire avant la fin du mois de juillet. Son directeur industriel, Denis Martin, n'avait alors pas exclu la fermeture du site d'Aulnay - l'un des plus gros employeurs de Seine-Saint-Denis. Aulnay fabrique la petite Citroën C3.
A la fin 2011, PSA avait annoncé un nouveau plan d'économies, après celui de 2009-2011, d'un total de 800 millions d'euros en 2012, portés désormais à un milliard, ainsi que la suppression de 6.000 postes en Europe, dont 4.300 en France.
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