Neutralité carbone en 2050 : "Une fois qu'on aura réussi à basculer vers l'électricité il n'y a pas de raison qu'on en manque d'ici 2035", estime le patron de RTE

Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE, invité de franceinfo ce mercredi, se projette sur la transformation du système électrique français. Selon lui, "la France consomme encore 60%" d'énergies fossiles.
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Un poteau électrique haute-tension dans le Loiret. Photo d'illustration (GARDEL BERTRAND / HEMIS.FR / HEMIS.FR)

"Une fois qu'on aura réussi à basculer progressivement vers l'électricité il n'y a pas de raison qu'on manque d'électricité d'ici 2035", estime mercredi 20 septembre sur franceinfo Xavier Piechaczyk, président du directoire de RTE. Le gestionnaire du réseau de transport d'électricité publie son "bilan prévisionnel" sur la transformation du système électrique sur la prochaine décennie.

Pour atteindre la neutralité carbone en 2050, RTE "fait un point à mi-étape, en se demandant comment basculer vers l'électricité à cette échéance-là". Son président Xavier Piechaczyk insiste sur "l'électricité parce qu'il faut qu'on sorte des [énergies] fossiles". Il rappelle ainsi qu'actuellement "la France consomme encore 60% de fossiles" ce qui représente, selon lui, "une facture énergétique d'environ 50 milliards d'euros par an de dépenses". "Cette facture nous rend très dépendant", regrette le patron du gestionnaire du réseau électrique français. Il considère qu'en produisant l'électricité "en Europe et en France, c'est une manière de reprendre la main sur notre vie quotidienne et notre destin national".

"Il n'y a pas de raison qu'on manque d'électricité d'ici 2035"

Pour sortir de ces énergies fossiles, Xavier Piechaczyk explique que la France doit "basculer beaucoup d'usages du pétrole et du gaz vers l'électricité". Il évoque notamment le cas de "la voiture électrique" pour remplacer la voiture thermique ou "la pompe à chaleur pour remplacer une chaudière au fioul". Cette bascule des usages entraînera nécessairement une hausse de la consommation de l'électricité : "Ce sera le bon indicateur pour voir qu'on bascule des usages vers des productions qui n'émettent pas de CO2", soutient-il. Le patron de RTE est persuadé qu'une fois cette bascule faite, "il n'y a pas de raison qu'on manque d'électricité d'ici 2035".

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"Pour être au rendez-vous des ambitions de la France, c'est-à-dire plus de souveraineté, et pour être au rendez-vous du climat, il faut qu'on active quatre leviers", ajoute Xavier Piechaczyk. Dans son bilan prévisionnel, RTE indique quatre leviers à actionner, à savoir "l'efficacité énergétique (rénovations thermiques de nos logements), la sobriété, davantage d'énergies renouvelables et de nucléaire". "C'est un peu comme un sprint, comme un 4x100m, il faut qu'on arrive très vite, mais si les quatre coureurs sont bons ça marche", lance le président du directoire de RTE. "Sur les énergies renouvelables, on ne projette pas des rythmes supérieurs à nos voisins, on n'est pas plus bêtes que les autres, je pense qu'on va y arriver", ajoute-t-il.

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