En pleine crise, Natixis verse 90 millions de bonus à ses collaborateurs
C'est le dernier scandale du moment : alors que Natixis a enregistré des pertes record l'an dernier (2,8 miliards d'euros) et qu'elle a déjà annoncé des suppressions d'emplois conséquentes (1.250 postes), le quotidien Les Echos révèle que la banque a versé de confortables bonus à 3.000 de ses collaborateurs (dont 300 traders), à hauteurs de 90 millions d'euros, charges inclues...
De quoi faire bondir, une fois de plus, le gouvernement. C'est le ministre du Budget Eric Woerth qui s'y est collé hier soir : "Quand on se lève le matin, qu'on entend qu'il y a un plan social (...) et de l'autre côté qu'un individu s'est octroyé des avantages indus, il faut remettre de l'ordre là-dedans. Considérer que les entreprises aidées par les pouvoirs publics ne puissent pas distribuer indûment (des bonus)".
C'est effectivement le cas de Natixis. Indirectement du moins. Car Natixis est la filiale commune de La Caisse d'Epargne et des Banques Populaires, qui ont annoncé leur fusion fin février. L'Etat doit injecter dans la nouvelle entité pas moins de 5 milliards d'euros.
Natixis ne se porte guère mieux : 1.250 suppressions d'emplois l'an dernier, 166 postes de plus annoncés cette semaine ; l'action a totalement fondu en deux ans et demi : elle ne vaut plus qu'un euro, contre 19,55 en novembre 2006.
_ Ce qui a d'ailleurs cristallisé les critiques de petits actionnaires, dont une centaine ont porté plainte début mars contre la banque pour "information trompeuse".
Guillaume Gaven, avec agences
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