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En 2019, la fraude sur les moyens de paiement reste faible et maîtrisée, sauf pour les chèques pour lesquels elle bondit de 20%

Selon un rapport de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement publié ce mardi, le taux de fraude sur la carte bancaire, de loin le moyen de paiement le plus utilisé, est resté stable en 2019 et proche de son plus bas niveau historique.

Article rédigé par franceinfo, Sophie Auvigne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
La carte reste de loin le moyen de paiement scriptural le plus utilisé : elle représente 60% de l'ensemble des paiements non monétaires. (PARK JI-HWAN / AFP)

La fraude sur les moyens de paiement est restée maîtrisée en 2019, à l'exception des paiements par chèque. C'est ce qui ressort du rapport annuel 2019 de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement publié mardi 22 septembre. Selon ce rapport, le taux de fraude sur la carte bancaire est resté stable en 2019 et proche de son plus bas niveau historique à 0,064%. En ce qui concerne les opérations domestiques, elles restent à des niveaux très faibles : 0,010 % sur les transactions en point de vente et 0,028 % sur les retraits.

Les fraudes sur les paiements sans contact sont également très faibles, à 0,019 %. Et pour la huitième année consécutive, celle sur les paiements à distance continue de se réduire, à 0,170 % du fait d’un recours plus fréquent à l’authentification forte du payeur. A noter que la carte reste de loin le moyen de paiement scriptural [moyen de paiement sans manipuler d'argent] le plus utilisé. Elle représente 60% de l'ensemble des paiements non monétaires. Les virements et les prélèvements, qui représentent chacun environ 16% du nombre de paiements scripturaux, présentent, eux, toujours des taux de fraude extrêmement faibles : seul 0,0006 % des opérations sont frauduleuses.

En revanche, la fraude sur les chèques progresse. S'il est de moins en moins utilisé et ne représente plus que 6% des transactions scripturales, son montant global de fraude a augmenté de 20% en 2019, pour atteindre 540 millions d’euros. Le chèque représente 46% de la fraude totale aux moyens de paiement. Cette augmentation est continue depuis trois ans et fait désormais du chèque le moyen de paiement le plus fraudé, tant en valeur absolue qu’en taux de fraude.

L'augmentation du paiement par carte sans contact "est spectaculaire"

Le rapport de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement s'est intéressé également aux impacts de la crise sanitaire du coronavirus covid-19 sur les flux de paiement. Pendant le confinement, le ralentissement économique brutal a entraîné de façon logique une chute des flux de paiement (d’un tiers du nombre de transactions en avril 2020 par rapport à avril 2019). Il note une tendance à la dématérialisation et à la digitalisation des opérations.

Dans les faits, cela se traduit par une baisse de l’usage du chèque et des retraits, tandis que les paiements sans contact et sur Internet voient au contraire leur part progresser. Le déconfinement s’est traduit par une croissance très forte du nombre de paiements sans contact (supérieure à 60 % en volume et 120 % en montant par rapport à 2019 à compter de juillet 2020), qui a bénéficié de façon concomitante de l’élévation du plafond de paiement via ce canal.

"Pendant le confinement, la vente à distance a très fortement augmenté. Après le confinement, (...) la vente à distance a eu plutôt tendance à revenir à son niveau d'avant, par contre l'augmentation du mode (de paiement par carte) sans contact, avec le relèvement de 30 à 50 euros, est spectaculaire", a commenté François Villeroy de Galhau, le gouverneur de l'institution, à l'occasion d'une conférence de presse de présentation du dernier rapport de l'Observatoire de la sécurité des moyens de paiement. 

Le rapport préconise les dispositifs d’authentification forte

Cette tendance "rend d’autant plus nécessaire la finalisation de la mise en place de l’authentification forte des paiements sur internet", souligne le rapport. Il préconise que les banques émettrices de cartes incitent leurs clients à utiliser "des dispositifs d’authentification forte", comme par exemple des applications mobiles sécurisées. L'Observatoire plaide pour que les commerçants en ligne qui souhaitent continuer à proposer des parcours de paiement sans authentification forte du client pour des raisons de fluidité, se raccordent, sans tarder, aux nouvelles versions des protocoles sécurisés. Le rapport rappelle que les transactions sans demande d’authentification du porteur et sans motif d’exemption valide seront progressivement rejetées. Dès le dernier trimestre 2020, les transactions de plus de 2 000 euros sans demande d’authentification ne seront plus possibles.

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