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Un tiers des chômeurs victime de discrimination à l'embauche

Un tiers des demandeurs d'emploi ont été victimes de discriminations à l'embauche et plus de la moitié d'entre eux de façon répétée, selon une enquête menée pour le Défenseur des Droits et l'OIT. Cette huitième édition fait aussi un zoom sur les demandeurs d'emploi d'origine étrangère non européenne.
Article rédigé par Laetitia de Germon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Parmi les facteurs perçus comme les plus discriminants, le fait d'être enceinte (85%) © Fotolia)

L'enquête sur la perception des discriminations dans l'emploi, réalisée pour le Défenseur des droits et l'Organisation internationale du travail (OIT), montre que 34% des demandeurs d'emploi estiment avoir été discriminés dans le cadre de leur recherche d'emploi, 19% de façon répétée.

 

Le baromètre, réalisé par Ifop, fait un zoom sur les demandeurs d'emploi d'origine étrangère non européenne. Pour cette huitième édition, "nous avons demandé à des demandeurs d’emploi en particulier d’origine étrangère de donner leur ressenti des discriminations. Ce qu’il faut dire c’est que les discriminations fondées sur l’origine semblent moins mobiliser qu’il y a quelques années ", a expliqué Jacques Toubon, le Défenseur des droits. Ils se disent autant discriminés que l'échantillon global (32%). Mais ceux d'entre eux qui n'ont pas été victimes sont deux fois plus nombreux (14% contre 7%) à être certains qu'ils seront un jour discriminés.

La discrimination au CV

L’inégalité de traitement a lieu au moment de la réception du CV et de son examen (54%, + 26 points), lors de l’entretien d’embauche (74%, +10 points par rapport aux autres demandeurs d'emploi) ou encore pour accéder à une formation (42%, + 21 points). "Tout ce qui était accompli par les entreprises en faveur de la diversité est moins une priorité que cela n’a été il y a quelques années, " reconnaît Jacques Toubon, le Défenseur des droits. "On a le sentiment qu’il y a aujourd’hui une sorte de parcours du combattant. Nous avons un grand effort à faire pour être sensibles à cela. Nous devons travailler sur le fait qu’il faut dépasser l’affaire du CV anonyme. Il faut employer des méthodes de recrutement extrêmement variées, " pour Jacques Toubon.

 

Pour faire face à ces problèmes liés à l’embauche ou à la formation, "Nous essayons de faire un travail pédagogique, " explique Jacques Toubon. "Nous avons publié un guide qui s’appelle Mesurer pour progresser vers l’égalité des chances. Nous démontrons qu’il n’y a pas besoin de ces statistiques ethniques pour aller vers l’égalité dans le recrutement.

Les facteurs les plus discriminants

De nombreux points sont discriminants pour les employeurs : le fait d'avoir plus de 55 ans (88%), le fait d'être enceinte (85%), le style (81%) ou l'obésité (75%). Il y a aussi le handicap visible (77%) ou invisible (68%) et pour environ six personnes sur dix le fait d'avoir un nom à consonance étrangère, une autre nationalité ou un accent étranger.

Discrimination : "Nous avons un grand effort à faire", reconnaît Jacques Toubon, les Défenseur des droits

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