Supprimer l'ENA, une bonne idée ?
Supprimer l'ENA, comme l'envisagerait Emmanuel Macron, est une idée contestée par la direction de l'école, ainsi que par des anciens élèves.
Mercredi 17 avril, la direction de l'ENA a fait valoir la diversité des classes sociales dont sont issus ces élèves sur Twitter : "Dans la promotion actuelle, 26% d'élèves boursiers, 14% de petits-enfants d'ouvrier, 9% de petits-enfants d'agriculteur, 12% de petits-enfants d'artisan ou commerçant et 12% de petits-enfants d'employé". Il y a donc beaucoup d'élèves dont les grands-parents étaient de classes sociales défavorisées.
La direction de l'École nationale d'administration a refusé de donner les chiffres du nombre d'élèves qui sont enfant d'ouvriers ou d'agriculteurs. En fait, les élèves sont majoritairement issus de parents cadres et ça ne fait qu'augmenter depuis la création de l'école. La proportion d'élèves ayant un père cadre était de 45% en 1950. Elle atteint 70% en 2014.
Oral "discriminant"
Ce manque de mixité sociale s'explique par le mode de recrutement. "Le poids donné à la culture générale et, au niveau des oraux, à la représentation des codes sociaux est absolument discriminant pour un certain public", explique Damien Zaversnik, président de l'association La Cordée.
L'ENA a été créée à l'origine pour limiter l'importance des réseaux dans le choix des hauts fonctionnaires. Sa suppression, envisagée par Emmanuel Macron en clôture du grand débat, risquerait d'engendrer un recul sur ce plan et sa seule suppression ne suffirait pas à réduire toutes les inégalités sociales dans la haute fonction publique.
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