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Avant le plan de départs volontaires dans la fonction publique, "il faut poser le diagnostic" demande le maire LR de Poissy

L'idée du gouvernement d'un plan de départs volontaires dans la fonction publique d'Etat doit permettre d'avoir "les mêmes droits que dans le secteur privé" a estimé le maire LR de Poissy, Karl Olive.

Article rédigé par franceinfo
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Le maire LR de Poissy, Karl Olive dans sa ville des Yvelines, le 24 mars 2005 (MAXPPP)

Avant de mettre en place un plan de départs volontaires dans la fonction publique d'Etat, "il faut poser le diagnostic" a conseillé vendredi 2 février sur franceinfo Karl Olive, maire LR de Poissy (Yvelines) et vice-président du conseil départemental des Yvelines. Le gouvernement a présenté jeudi un plan intitulé "Action publique 2022". Il prévoit de supprimer 120 000 postes dans la fonction publique dont 50 000 dans la fonction publique d'Etat. Il s'agit de mettre en place un plan de départs volontaires, ce serait une première dans la fonction publique d'Etat. 

franceinfo : Vous avez fait un plan de départs volontaires dans votre commune de Poissy. Quelles étaient les conditions ?

Karl Olive : Être titulaire de la fonction publique, avoir au moins cinq ans d'ancienneté et plafonné à 25 ans. Ensuite selon le projet qui est proposé de reconversion, il y a une indemnité qui peut varier entre 20 000 et 75 000 euros. On pourrait penser à une rupture conventionnelle comme dans le privé mais dans le public c'est différent. Il faut démissionner de la fonction publique pour avoir droit au chômage. C'est une grande différence avec le droit privé. C'est là où je pense qu'il faudrait simplifier le diagnostic.

Pensez-vous qu'il y a trop de fonctionnaires aujourd'hui en France ?

Non, je ne dis pas ça. Je dis simplement qu'il faut poser le diagnostic. Je ne fais pas un plan de départs volontaires pour faire un plan de départs volontaires. Faisons le diagnostic au niveau de l'Etat et je pense qu'il a été fait. Aujourd'hui, il y a à peu près plus de 400 collectivités de plus de 20 000 habitants. À Poissy, nous avons fait trois plans de départs volontaires gagnant-gagnant, ce qui entraîne 400 000 euros d'économie en quatre ans. Mes agents qui ont quitté la fonction publique sont épanouis aujourd'hui dans leurs structures.

Pensez-vous qu'on pourrait utiliser des agents ou de l'argent privés, de la sous-traitance ou des partenariats pour combler les manques dans des domaines comme les hôpitaux, les prisons et les maisons de retraite ?

Non. Je pense qu'on peut imaginer que nous ayons des agents de collectivités locales qui soient intéressés pour aller dans la fonction publique hospitalière par exemple. Derrière, je pense qu'il faudrait simplifier le décret du 18 décembre 2009. Il permet à une collectivité à l'initiative de l'agent avec l'accord des organisations syndicales et du conseil municipal de la ville d'enclencher ce plan de départs volontaires et le rendre plus incitatif. Il faut déplafonner le montant des indemnités et permettre, dans ces ruptures conventionnelles, d'avoir les mêmes droits que dans le secteur privé. Dans le privé, la rupture conventionnelle vous permet de continuer d'avoir vos droits au chômage. Dans la fonction publique ce n'est pas le cas. Il faut démissionner de la fonction publique et si vous revenez au bout de cinq ans il faut rembourser. Il y a donc des choses à améliorer. Le plan de départs volontaires ne fait partie que des clés potentielles pour restructurer les finances publiques ou les effectifs dans les collectivités.

Est-ce de la gestion d'entreprise appliquée à la fonction publique ?

C'est du bon sens et du pragmatisme. Je fais 4 millions d'euros d'économie de budget de fonctionnement depuis quatre ans. Cela permet de ne pas augmenter la pression fiscale et de désendetter l'État à mon endroit.

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