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Pimkie : la CGT est certaine "qu'il n'y a pas de motifs économiques à la suppression" de 208 emplois en France

Valérie Pringuez, déléguée syndicale CGT chez Pimkie, a expliqué, samedi sur franceinfo, que les magasins français de l'enseigne de prêt-à-porter féminin se porte bien économiquement contrairement à ceux installés à l'étranger.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des étiquettes de la marque de prêt-à-porter féminin, le 10 janvier 2018, à Nice (Alpes-Maritimes). (SEBASTIEN NOGIER / EPA)

Les motifs économiques avancés par la direction du groupe de prêt-à-porter féminin Pimkie pour supprimer 208 emplois en France n'existent pas, selon la déléguée syndicale CGT, Valérie Pringuez. Invité à témoigner sur franceinfo, samedi 13 janvier, alors que son syndicat appelle les employés de Pimkie à aller à la rencontre des consommateurs à Lille (Nord) pour protester, Valérie Pringuez a expliqué que Pimkie marche mal "si on prend les résultats internationaux". En revanche, "quand on regarde les magasins français, notre chiffre d'affaires est là", a défendu la déléguée syndicale.

franceinfo : Aujourd'hui, c'est au consommateur que vous vous adressez, en leur proposant de signer une pétition…

Valérie Pringuez : Nous avons, à la table des négociations, bien fait comprendre qu'on ne voulait pas d'une rupture conventionnelle collective. Nous allons même plus loin, puisqu'on est certain qu'il n'y a pas de motifs économiques à la suppression des emplois français. Nous avons décidé, avec les salariés, d'aller vers les consommateurs pour leur faire signer cette pétition appelant au maintien des emplois français chez Pimkie.

Y a-t-il encore, selon vous, une possibilité de sauver ces emplois, alors que les négociations pour le plan social doivent commencer le 23 janvier ?

Nous allons tout faire et tout mettre en œuvre pour démontrer que, économiquement, [les suppressions de postes dans] les magasins français et le siège de Neuville-en-Ferrain (Nord), qui sont aujourd'hui les plus impactés par ce plan de départ volontaire, n'ont pas de motif économique. L'entreprise a tenté de nous retirer la possibilité d'avoir un expert pour prouver ce motif économique, mais vous nous connaissez, nous organisations syndicales : on a d'autres bonnes manières de réussir à démontrer ça, puisque nous avons déjà fait des analyses annuelles obligatoires. Elles nous permettaient de montrer que Pimkie allait bien. Je ne vous donne qu'un exemple : l'année dernière, 2016, comptes clôturés, Pimkie France faisait 18 millions d'euros de résultat d'exploitation. On ne peut pas dire aujourd'hui que les magasins français vont mal.

La direction de Pimkie dit que l'enseigne de vêtements est déficitaire depuis 2015 : elle parle d'un chiffre d'affaires en baisse de 10% l'an dernier…

Quand elle parle de ces chiffres-là, elle parle de ce qu'on appelle l'international. Pimkie, aujourd'hui, vous l'avez en France, en Espagne, en Italie, et bien sûr, en Allemagne, là où c'est le plus déficitaire. Oui, si on prend les résultats internationaux, puisque Pimkie marche mal et est mal connu particulièrement en Allemagne où les chiffres ne sont pas bons. Mais, quand on regarde les magasins français, notre chiffre d'affaires est là.

Pour vous, ce sont des erreurs stratégiques ?

La problématique chez Pimkie, mais c'est historique, c'est qu'ils ne tiennent pas de stratégie. Ils en prennent une, ils la jettent parce qu'ils ont l'impression qu'elle ne fonctionne pas, et en recommencent une autre. C'est comme la vie de tous les jours, concrètement, si vous ne tenez pas votre ligne, vous n'allez jamais au bout de vos idées.

Avez-vous eu le soutien des élus des villes où Pimkie est implanté ?

Oui, nous avons déjà eu, à la demande de la maire de Lille, Martine Aubry, une rencontre. Elle souhaite, et a réussi à avoir, un rendez-vous avec la directrice générale Christine Jutard. Cette rencontre se déroulera, vendredi 19 janvier, à la mairie de Lille, pour justement discuter avec elle et trouver des solutions pour les emplois Pimkie en France.

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