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"On te licencie pour faute grave comme ça tu pourras toucher le chômage" : un sous-traitant informatique accusé de fraude pour échapper à un plan social

Selon Force ouvrière, le groupe Astek aurait demandé à des salariés de reconnaître une faute grave fictive pour pouvoir être indemnisés. Les syndicats affirment que l'entreprise, mal en point, veut éviter un plan social.

Article rédigé par franceinfo, Audrey Morellato
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Selon Force Ouvrière, le groupe Astek aurait demandé à des salariés de reconnaître une faute grave fictive pour pouvoir toucher le chômage. (photo d'illustration) (LIONEL VADAM / MAXPPP)

Muriel Pénicaud, la ministre du Travail, a annoncé lundi 8 juin sur franceinfo le lancement d'une chasse aux entreprises qui ont abusé du chômage partiel. Peut-être faudra-t-il se pencher aussi sur celles qui licencient massivement sans mettre en place de plan social. Les syndicats du groupe français Astek dénoncent ainsi les pratiques douteuses de leur direction.

Des fautes fictives pour toucher le chômage

Astek est un sous-traitant informatique, basé à Boulogne Billancourt (Haut-de-Seine) qui installe et gère des logiciels au sein des entreprises et qui compte plus 2 800 salariés en France. Des dizaines d'entre-eux ont, ces trois dernières semaines, fait un signalement aux syndicats

Les témoignages se suivent et se ressemblent. Des salariés sont convoqués pour un entretien assez habituel et sont confrontés au même discours. Christophe Luis, représentant Force ouvrière chez Astek le résume ainsi : "Ils proposent quelque chose dans ces termes : tu signes des documents attestant que tu as été convoqué à un entretien préalable, ou que tu as abandonné ta mission chez le client ou que tu as frappé un manager, des fautes fictives, rapporte le syndicaliste. On te licencie pour faute grave comme ça tu pourras toucher le chômage. Tu nous fais une contestation officielle. On fait une transaction financière de X milliers d'euros pour empêcher une procédure ultérieure. Cet argent qu'on te donne, tu le gardes dans ta poche."

Près de 400 postes menacés selon les syndicats


Face à ces départs forcés de salariés, les syndicats d'Astek ont demandé la mise en place d'un plan de sauvegarde de l'emploi. C'est "une option que la direction a balayé d'un revers de la main", affirme Christophe Luis. Le représentant Force ouvrière rapporte la réponse qui lui aurait été faite par la direction du sous-traitant informatique : "L'entreprise va bien, la trésorerie est très bonne, on est très confiants donc on n'a aucun problème. Mais nous on prévoit qu'entre 300 et 400 personnes dans le groupe seront dirigées vers la sortie et tout cela sans plan social."

Impossible évidemment de connaître le nombre exact de licenciements acceptés ou non par les salariés. Les syndicats ont saisi l'inspection du travail et envisagent une action groupée. La direction d'Astek, elle, n'a pas répondu aux questions de franceinfo.

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