Le journal Le Monde lance à Toulouse son impression délocalisée

"C'est une étape historique, une révolution, c'est
la première fois que le journal est imprimé en dehors des imprimeries du Monde et
en dehors de Paris ", s'enthousiasme Erik Izraelewicz, le patron du Monde.

Grâce au partenariat avec la Dépêche, qui le tirera à 30.000
exemplaires, le grand quotidien du soir sera distribué chez les libraires du
Sud-Ouest à midi, et non plus le lendemain de sa parution à Paris. Un décalage
qui handicapait le quotidien par rapport à ses concurrents nationaux, explique
Eric Izraelewicz, qui table ainsi sur la conquête de nouveaux lecteurs.

440.000 kilomètres par an

Cette délocalisation devrait également permettre
de substantielles économies de transport à partir de la région parisienne : les
camions du Monde parcouraient ainsi 440.000 kilomètres par an pour livrer le
grand Sud-Ouest. Un plan social et des grèves à son imprimerie historique d'Ivry-sur-Seine,
dans le Val-de-Marne, ont succédé à l'annonce du redéploiement. Un accord entre
la direction et les syndicats a toutefois été signé le 24 octobre.

D'autres accords similaires sont négociés

A terme, près d'un tiers de l'impression pourrait être
réalisée en régions :  après le
contrat d'impression pluriannuel signé le 22 août avec la Dépêche du Midi, des
accords "similaires " doivent d'ailleurs être finalisés "dans
les jours à venir " pour des impressions délocalisées à Nantes pour le
grand Ouest, à Nancy pour l'Est et une autre dans le Sud-Est, probablement
celle de Midi Libre.

Alors que son plan de charge était affecté en fin de journée
par la diminution des journaux gratuits d'annonces, l'imprimerie de la Dépêche,
qui emploie 170  personnes, trouvera dans
cet accord un intérêt non négligeable puisque, comme les autres chaînes d'impression,
elle a tout intérêt à charger à plein ses rotatives. "Cette charge supplémentaire six jours sur sept permet à notre imprimerie de développer son activité et de maintenir l'emploi ", explique Xavier Clément, le directeur des opérations du groupe La Dépêche, qui négocierait d'ailleurs un
partenariat semblable avec Le Figaro.