Goodyear Amiens-Nord : les syndicats et la direction invités à négocier
Des élus du personnel de l'usine séquestrent deux dirigeants depuis lundi matin. Ils "ne partiront pas avant la fin de la réunion" prévue pour négocier, assure Franck Jurek, de la CGT Goodyear.
Ils acceptent la négociation. Des élus du personnel de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, qui séquestrent deux dirigeants depuis lundi matin, doivent prendre part mardi 7 janvier à une "réunion pour négocier" à l'inspection du travail d'Amiens (Somme). Cette réunion doit réunir, outre des élus syndicaux et l'inspection du travail, un haut représentant de Goodyear et un représentant de l'Etat, selon Franck Jurek, de la CGT Goodyear.
"A la demande du préfet de la région Picardie, l'inspection du travail a proposé que se tienne une réunion dans ses locaux", a indiqué la préfecture de la Somme, sans pouvoir préciser si tous les acteurs seront présents. Contactée par l'AFP, la direction de Goodyear "ne pouvait pas confirmer sa présence à la réunion". "On espère qu'ils vont venir à la table pour négocier", a réagi Franck Jurek. "Ils ont vu que le climat était plus que tendu." Francetv info revient sur cette situation critique.
Comment les deux dirigeants ont-ils été séquestrés ?
Deux dirigeants de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, menacée de fermeture et qui emploie 1 173 personnes, sont séquestrés sur le site du fabricant de pneumatiques depuis lundi 10h30. Il s'agit du directeur de production de l'usine, Michel Dheilly, et du directeur des ressources humaines (DRH), Bernard Glesser.
Tous les deux sont retenus par des membres de la CGT et des salariés, selon des sources concordantes contactées par l'AFP et France 3 Picardie.
#goodyear ce n'est pas de la séquestration, c'est de la négociation.
— Goodyear amiens nord (@Goodyear_A_N) January 6, 2014
La CGT avait rendez-vous lundi matin avec le directeur, mais "toute l'équipe de week-end", soit 200 salariés, est venue "pour essayer de mettre la pression sur la direction", selon Franck Jurek.
La séquestration des dirigeants de l'usine est selon les salariés leur dernier moyen de pression, comme ils le confient aux reporters de France 2 sur place. Ces derniers ont filmé l'intérieur des locaux où sont retenus les deux dirigeants.
Que demandent les élus du personnel ?
La CGT veut instaurer un rapport de force et obliger la direction à négocier les conditions de licenciement. Le syndicat espère l'application d'une version "améliorée" d'un plan de départs volontaires abandonné en 2012. Les procédures judiciaires lancées par la CGT ou le CHSCT de l'usine se sont multipliées, sans succès, depuis l'annonce le 31 janvier 2013 par la direction de Goodyear de la fermeture de l'usine.
"On veut revenir à la table des négociations, c'est-à-dire un plan de départs volontaires et voir s'il y a un repreneur, et s'il n'y a pas de repreneur, un plan de départs volontaires pour tout le monde avec énormément de fric", a lancé Franck Jurek.
La CGT réclame "80 000 euros d'indemnités par personne plus 2 500 euros par année d'ancienneté plus des primes de pénibilité", rapporte une journaliste de i-Télé sur Twitter. Pour expliquer l'ensemble de ses revendications, le syndicat a écrit un texte mis en ligne sur son blog, intitulé J'accuse, en référence à la célèbre lettre ouverte d'Emile Zola.
Quel est l'enjeu de la réunion ?
Les deux dirigeants "ne partiront pas avant la fin de la réunion, ils ne partiront pas non plus si les négociations ne sont pas à la hauteur de ce qu'on attend", a prévenu Franck Jurek. "Cette nuit [de lundi à mardi], on dort là, on va jouer aux cartes, on va s'occuper", a-t-il ajouté.
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