Ford, Ascoval, PSA... Quel rôle doit jouer l'Etat ?
L'Etat doit-il et peut-il sauver les entreprises en difficulté quand il y a des centaines d'emploi en jeu ? C'est le thème du duel éco du Soir 3 mercredi 27 février entre l'économiste Christophe Ramaux et le journaliste Dominique Seux.
"Le problème c'est l'échec de la politique industrielle de ce gouvernement et des précédents qui se limitent à accompagner la mondialisation", s'insurge Christophe Ramaux, membre des Économistes atterrés.
"L'Etat peut faire la soudure quand il y a des difficultés. Il est une des parties prenantes dans des cas difficiles. Mais s'il n'y a pas de clients pour acheter les produits d'une entreprise, l'Etat ne pourra pas faire grand-chose", estime Dominique Seux, directeur de la rédaction des Echos. "L'Etat a aidé, voire sauver PSA après la crise de 2008. Il a donné un coup de main, mais il a laissé une entreprise privée aux manettes", se félicite-t-il.
"Des leçons à recevoir de l'Allemagne"
Christophe Ramaux n'est pas opposé à la nationalisation, notamment de l'aciérie Ascoval. "C'est très important d'avoir de l'acier, ne serait-ce que pour des questions environnementales. Il n'y a que 10% des emplois qui sont industriels mais ça irrigue le secteur des services de manière considérable", explique le professeur d'économie à la Sorbonne.
"On a des leçons à recevoir de l'Allemagne en matière de gestion des entreprises. Les salariés ont la moitié des voix au conseil de surveillance dès lors qu'il y a plus de 2 000 salariés. Renault et PSA font des bénéfices mais délocalise, ce qui se fait moins en Allemagne grâce au pouvoir des salariés", conclut Christophe Ramaux.
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