Moselle : le maire de Florange va porter plainte contre ArcelorMittal pour déversement de polluants dans une rivière
ArcelorMittal a affirmé, dans le communiqué, "qu'aucun rejet d'acide n'a eu lieu" dans la Fensch. Ce que conteste la municipalité et le syndicat CGT.
"On va déposer plainte, comme on le fait à chaque pollution de la Fensch." Rémy Dick, le maire de Florange (Moselle), va déposer plainte contre ArcelorMittal pour un déversement d'hydrocarbures dans une rivière, a-t-il indiqué mercredi 6 novembre. La CGT a, de son côté, dénoncé un rejet "délibéré d'acide chlorhydrique", ce que le groupe conteste. "A la suite de la mauvaise gestion d'un incident" à la cokerie, "400 litres d'acide chlorhydrique à 97% ont été vidés dans un décanteur, ce qui a provoqué une réaction chimique avec les hydrocarbures et l'huile présents à la surface", a expliqué Lionel Buriello, délégué CGT du site mosellan d'ArcelorMittal. Selon lui, le mélange s'est ensuite déversé dans la rivière à partir d'un point de rejet.
Des "irisations", constatées le 30 octobre "sur la Fensch sont la conséquence d'une opération sur notre station de traitement des eaux de la cokerie", a reconnu dans un communiqué le groupe sidérurgique. "Comme le prévoit la procédure, ArcelorMittal a immédiatement fait intervenir ses services de pompiers internes qui ont posé un barrage flottant en aval du point de rejet", a relaté le leader de l'acier.
Un démenti "irrationnel"
ArcelorMittal a affirmé, dans le communiqué, qu'"aucun rejet d'acide [n'avait] eu lieu". "Cette possibilité avait été évoquée par erreur dans un premier rapport d'intervention interne, mais elle a été écartée rapidement", a assuré le groupe. "Les mesures d'acidité (pH) réalisées au point de rejet montrent que les valeurs sont restées conformes aux valeurs réglementaires prescrites", a-t-il précisé.
"Ce démenti est tout aussi irrationnel que l'acte délibéré de pollution. Quand les mesures ont-elles été faites ? A quel endroit ?" a réagi le délégué CGT. A la demande du syndicat, un comité social et économique extraordinaire a été organisé mercredi.
La pollution du cours d'eau par le groupe sidérurgique "reste une problématique" qui ne trouve pas de solution, a constaté le maire de Florange. "Sur deux ans, on a comptabilisé avec [la communauté d'agglomération du Val de Fensch] treize déversements [d'hydrocarbures] avant celui-ci. Donc, ça fait quatorze", a-t-il ajouté. Selon lui, ArcelorMittal en a reconnu trois sur les quatorze.
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