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A Florange, les salariés se sentent "trahis"

Le gouvernement a annoncé vendredi qu'il n'y aurait ni nationalisation, ni plan social à Florange.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le représentant de la CFDT Edouard Martin, le 30 novembre 2012. (JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN / AFP)

FLORANGE - A Florange, c'est la déception samedi 1er décembre depuis que le Premier ministre a annoncé qu'il n'y aurait ni reprise, ni nationalisation. Les syndicats sont mitigés voire hostile à l'annonce du gouvernement. Ce dernier a levé vendredi soir la menace d'une nationalisation qu'avait brandi Arnaud Montebourg, en contrepartie de l'engagement qu'ArcellorMittal allait maintenir les emplois et investisse 180 millions d'euros en cinq ans.

"Nous n'avons aucune confiance en M. Mittal"

Pour la CFDT, les salariés ont été "une nouvelle fois trahis". "Nous n'avons aucune confiance en M. Mittal", a lâché son représentant Edouard Martin. De colère, il a exigé une réunion tripartite entre gouvernement, syndicats et direction. "Nous avons été le cauchemar de (Nicolas) Sarkozy, on pourrait être celui de ce gouvernement", a-t-il menacé. Il a conclu : "Les rénovations et les investissements, c'est maintenant que nous les voulons, pas dans cinq ans. Nous exigeons que les travaux de rénovation démarrent tout de suite".

Samedi, sur RTL, le représentant syndical a accusé le gouvernement d'avoir "menti tout au long" des discussions sur l'avenir du site. "Jusqu'à la dernière minute quasiment, on nous a fait croire que la nationalisation temporaire était acquise. On n'a pas compris du tout ce pataquès de dernière minute où Jean-Marc Ayrault a annoncé une piste qui n'avait jamais été évoquée", a-t-il ajouté.

"Ce sont vraiment des traîtres"

Dans les colonnes du Parisien (article payant), un salarié s'emporte : "Ce sont vraiment des traîtres. La gauche ne vaut pas mieux que la droite ! Ils préfèrent soutenir les grands patrons plutôt que les ouvriers. Florange, c'est un nouveau Gandrange". Un autre grogne contre Jean-Marc Ayrault, le Premier ministre : "Il nous dit qu'il n'y aura pas de perte d'emplois et alors ? Il ne pense pas à tous les CDD ni aux 2 000 sous-traitants qui vont se retrouver au chômage".

Si le responsable de la fédération de la métallurgie de Force Ouvrière Frédéric Souillot s'est déclaré "satisfait" de l'accord conclu, il a toutefois redouté de la "poudre aux yeux". Le parti communiste a lui estimé que le refus de nationaliser le site laissait Florange et les salariés "dans les griffes de Mittal".

De nouveaux combats

La réaction du maire PS de Florange Philippe Tarillon fait écho à celle des syndicats. Il s'est dit "sceptique", même s'il a qualifié l'accord "d'acceptable dans son principe". "Comme les salariés j'ai du mal à croire en (la) parole" de Mittal, a-t-il ajouté. "Je respecte la déception des gens qui ont mené et mènent encore une lutte digne et courageuse".

Usés après des mois de lutte, les militants soutiennent cependant que le combat n'a pas été vain car vendredi soir, les deux hauts fourneaux du site étaient encore en veille. Les salariés commencent à réfléchir aux prochains combats, aux nouvelles actions à mener, notamment pour le projet de captage de CO2 Ulcos.

L'UMP moque le gouvernement

L'UMP, par la voix de Jean-François Copé, a raillé "les multiples revirements du gouvernement" sur Florange. Pour lui, ils sont "très inquiétants et donnent le sentiment d'une forme d'improvisation au sommet de l'Etat". "La situation de Florange, qui n'est pas réglée ce soir, rappelle avec gravité à François Hollande que notre industrie a besoin de réformes de structures", affirme Jean-François Copé.

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