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Ascoval : "On reste vigilant car l'État aura joué un rôle relativement schizophrène" prévient Adrien Quatennens

Le député La France insoumise est revenu mercredi sur la promesse du gouvernement d'apporter son soutien au potentiel repreneur de l'aciérie Ascoval.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des salariés d'Ascoval bloquent le rond-point à l'entrée de l'aciérie, le 29 octobre 2018. (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

"On reste absolument vigilant car l'État aura joué aussi un rôle relativement schizophrène", a estimé mercredi 31 octobre sur franceinfo Adrien Quatennens, député La France insoumise du Nord, après que le gouvernement a jugé le projet de reprise de l'usine nordiste par le groupe Altifort "solide". Le député met en avant la position du gouvernement qui, au sein de Vallourec, actionnaire principal d'Ascoval, "s'est prononcé contre le projet d'Altifort". "On peut se poser la question de savoir quel a été véritablement le rôle de l'État auprès de Vallourec", s'interroge Adrien Quatennens. Mais le député du Nord entend défendre le maintien de l'activité car la "production est d'un haut niveau technique". Dans un projet de "planification écologique", le député du Nord assure que l'on a "besoin du matériel, des qualifications et des salariés du site de Saint-Saulve".

franceinfo : Que pensez-vous de ce délai d'un mois proposé par Bruno Le Maire pour finaliser l'offre de reprise d'Altifort ?

Adrien Quattennens : J'étais sur le site de Saint-Saulve lundi. L'attente est interminable. Pour eux, le fait que la décision soit encore une nouvelle fois reportée ne va pas leur permettre de dormir sur leurs deux oreilles, ni eux ni leur famille, même si la réunion de ce matin peut laisser espérer une issue positive.

Vous avez un doute sur l'issue du dossier ?

On reste absolument vigilant car l'État aura joué aussi un rôle relativement schizophrène. Lorsque le repreneur franco-belge Altifort a fait une première proposition qui était assise sur le fait que Vallourec, l'actionnaire principal, s'engage financièrement à hauteur de 35 millions d'euros pour les 18 prochains mois, Vallourec a refusé ce plan de reprise. L'État, qui est par ailleurs actionnaire de Vallourec, au sein du conseil d'administration de Vallourec s'est lui-même prononcé contre le projet de reprise initial. Dans le même temps, Bruno Le Maire nous disait à la tribune de l'Assemblée nationale que l'État n'hésiterait pas à rappeler Vallourec à ses responsabilités.

On a un deux poids deux mesures qui peut laisser craindre sur l'issue du dossier. À moins que nous n'ayons pas toutes les informations sur Vallourec, on peut se poser la question de savoir quel a été véritablement le rôle de l'État auprès de Vallourec. En tant qu'actionnaire, il s'est prononcé contre le projet d'Altifort. Puis il a demandé à Altifort un projet de reprise qui ne dépende pas de Vallourec, qu'Altifort a été en capacité de présenter à la réunion de ce matin.

Le site vous paraît-il pouvoir être pérennisé ?

Sur place, il faut se rendre compte qu'on parle d'acier spécial, d'un haut niveau de technicité. Des clients potentiels viennent voir l'usine pour vérifier que cette production est d'un haut niveau technique. Nous en avons besoin. Nous, on pense qu'il y a des pistes qui peuvent indiquer que le site peut être pérennisé grâce à ce projet de reprise. Mais la question qui se pose est celle de l'engagement de l'État et du rôle de l'État dans le projet industriel français.

La question qui devrait se poser au pouvoir actuel est : estime-t-il que nous avons besoin dans le cadre de l'industrie française, d'une aciérie comme celle de Saint-Saulve ? Nous, cela nous intéresse. Le projet politique que l'on défend, de planification écologique qui va être nécessaire à mettre en œuvre, a absolument besoin du matériel, des qualifications et des salariés du site de Saint-Saulve.

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