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"Une grande différence entre ceux qui ont la possibilité d’avoir des informations et les autres" : comment la famille pèse dans l'orientation des élèves

Selon une enquête de l'association de la fondation étudiante pour la ville réalisée en partenariat avec franceinfo pour la 11e journée du refus de l'échec scolaire, mercredi, la famille se révèle importante sur le choix d'orientation des élèves, dès le collège.

Article rédigé par franceinfo, Alexis Morel
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
7 collégiens interrogés sur 10 disent écouter le plus leur famille, loin devant les professeurs et les autres professionnels de leur établissement quand il s'agit d'orientation. (illustration) (VICTOR VASSEUR / FRANCE-BLEU DRÔME-ARDÈCHE)

L’association de la fondation étudiante pour la ville (Afev) publie mercredi 19 septembre une enquête en partenariat avec franceinfo, à l’occasion de la 11e journée du refus de l’échec scolaire. Cette étude, menée auprès de 700 collégiens de 4e et 3e de quartiers d'éducation prioritaire, montre que la famille est à la fois le lieu privilégié des discussions sur l'orientation, un lieu d'inspiration, et que c'est elle qui permet le plus souvent de trouver un stage de 3e.

Les élèves sont conscients des enjeux : 94% des collégiens interrogés disent avoir l'impression que leurs choix d'orientation sont importants pour leur réussite future. Un tiers des élèves trouvent cela angoissant et un tiers sont plutôt enthousiastes.  

70% des collégiens écoutent leurs familles pour la question d'orientation

C'est en famille que se déroulent principalement les discussions sur les choix d'orientation. 88% des élèves en parlent avec leur famille, 77% avec leurs amis et 62% échangent avec leur professeur principal sur le sujet.

Mais c'est de loin la famille qui a le plus d'influence puisque 7 collégiens sur 10, parmi les élèves interrogés, disent écouter le plus leur famille, loin devant les professeurs et les autres professionnels de leur établissement (16%). Ilène, par exemple, est élève en 3e dans un collège parisien. Et son avenir la stresse déjà. "Je ne suis pas encore sûre de ce que je veux faire", explique l'adolescente. "Il y a aussi la pression familiale qui veut que l’on fasse un choix de métier qui soit bon pour notre avenir, mais pas forcément quelque chose qui nous plaise."

Plus de la moitié des jeunes (53%) disent avoir été inspirés par des discussions en famille pour leur orientation. Viennent ensuite les émissions et les séries télévisées (36%), les recherches personnelles (35%) et les discussions entre amis (27%).

Un poids trop important ?

La famille joue également un rôle dans la recherche du stage pour les élèves de 3e. Quelque 6 élèves sur 10 ont ainsi été aidés par leur famille pour le trouver, et un sur deux a fait son stage chez un employeur que sa famille connaissait.

Ce poids des familles dans l'orientation interroge, selon l'Afev, car "les familles des jeunes interrogés, résidant les quartiers de l’éducation prioritaire, ne possèdent globalement pas l’ensemble des ressources permettant d’éclairer pleinement les choix d’orientation : moindre connaissance des filières d’orientation, moindre diversité de métiers dans les quartiers, réseaux professionnels plus restreints." 

Une situation confirmée par Sophia Afane, conseillère d'orientation psychologue en Seine-Saint-Denis : "Il y a une grande différence entre ceux qui ont la possibilité d’avoir des informations et les autres. Si les enfants et leurs parents ne connaissent pas les procédures, les règles, ils ne seront pas traités avec égalité."

Il ressort également de cette étude qu'à partir de la classe de 3e, les élèves se tournent davantage vers les ressources institutionnelles (psychologue de l'Éducation nationale, professeur principal, Onisep), ce qui permet la construction d'un projet plus réaliste.

Enquête réalisée en mai/juin 2018, après de 718 collégiens scolarisés dans des collèges des quartiers de l'éducation prioritaire travaillant en partenariat avec l'Afev.

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