"Un doute sur la capacité à réaliser de grands travaux" : les besoins en compétences de la filière nucléaire inquiètent l'ASN
Le président de l'Autorité de sûreté nucléaire a alerté mardi sur les besoins en savoir-faire de l'industrie nucléaire.
"Nous constatons une perte de compétences pour la réalisation d’opérations classiques", a alerté, mardi 29 janvier, le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Bernard Doroszczuk s'inquiète d'une perte de savoir-faire dans la filière nucléaire, alors que le gouvernement vient de publier la feuille de route énergétique de la France, à dix ans.
Le gendarme du nucléaire demande à la filière industrielle du secteur de faire un gros effort de formation. Quand les travaux de l'EPR de Flamanville ont démarré en 2007, cela faisait presque vingt ans qu'aucune centrale n'avait été construite. Des anomalies ont été détectées sur certaines soudures. D'ailleurs, le déficit de en compétences, a constaté le président de l'ASN, concerne notamment des opérations comme "des soudures". Il est aussi question d'un manque de main-d'oeuvre très qualifiée pour des travaux "de génie civil et d’électromécanique". Ces difficultés "mettent en doute, aujourd’hui, la capacité industrielle de la filière nucléaire à réaliser de grands travaux et bien évidemment, la construction de nouveaux réacteurs", a déclaré Bernard Doroszczuk.
Une visibilité avec la feuille de route énergétique
Le gouvernement a publié le 25 janvier sa programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) pour les dix ans à venir. Un cap indispensable pour recruter et former, estime Dominique Minière, directeur du parc nucléaire et thermique d'EDF. "Quand on parle des compétences et de la formation, il est clair qu’on ne peut avoir de l’attractivité, mobiliser des compétences et former que si on a de la visibilité, a-t-il déclaré. Maintenant, avec ce projet, on l’a."
La filière nucléaire vient de signer son contrat stratégique avec le gouvernement. La formation figure parmi les quatre axes prioritaires.
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