: Vidéo Les ornithologues s’intéressent aux courlis d’Alaska, ces oiseaux sentinelles peut-être capables d’annoncer tsunamis et cyclones
Des scientifiques se sont rendus dans l’archipel des Tuamotu, au cœur de la Polynésie française, pour poser des balises sur le dos d’oiseaux migrateurs qui pourraient permettre d’alerter les populations en cas de catastrophes naturelles… Extrait du magazine "13h15 le samedi" du 8 octobre 2022.
"Les premiers scientifiques qui ont débarqué sur ces îles y ont vu des espèces qui n’ont plus jamais été revues parce que les bateaux, ou dans la foulée d’autres bateaux, ont apporté des populations humaines, des rats, des chats… qui ont décimé quelques espèces. Cela a un sens très particulier, en pleine crise d’extinction de la biodiversité de visiter à nouveaux ces iles", explique au magazine "13h15 le samedi" (replay) l’ornithologue Frédéric Jiguet du Muséum national d’histoire naturelle.
Le Bougainville, bâtiment de la Marine nationale à bord duquel se trouve l’expédition scientifique en mission au cœur de la Polynésie française, part de Papeete pour un voyage de quinze jours vers neuf atolls inhabités de l’archipel des Tuamotu. Premier arrêt : Tepoto où l’équipe espère y trouver le kivi polynésien, dont le vrai nom est courlis d’Alaska. Cet oiseau échassier migrateur à long bec courbe vit là une grande partie de l’année car, quand l’hiver arrive, il prend la route de l’hémisphère Sud.
Surveiller les trajectoires de vol et alerter en cas de mouvements suspects
"C’est une espèce mythique qui va traverser la planète. Les phénomènes migratoires chez les oiseaux sont absolument fascinants, estime une membre de l’expédition. Ces animaux de quelques centaines de grammes vont parcourir des milliers de kilomètres. Oui, je trouve ça vraiment fascinant…" Pendant leur longue migration, les courlis ont appris à éviter les catastrophes naturelles. Et c’est ce qui intéresse tout particulièrement l’équipe scientifique.
A l’approche d’un cyclone ou d’un tsunami, les courlis en perçoivent les infrasons, tandis que les humains n’en sont pas capables. Ces oiseaux sentinelles s’envolent alors pour se mettre à l’abri. Ils peuvent rester dans les airs et contourner une tempête ou survoler une vague géante qui submerge les atolls. Et puis, les individus de cette espèce reviennent se poser. Les ornithologues veulent les équiper avec une balise GPS pour surveiller leurs trajectoires et alerter les populations en cas de mouvements suspects.
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