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"Nous ne recevons même pas de CV de médecins" : l'Établissement français du sang devient aussi un désert médical

Le service public de la transfusion sanguine peine à assurer la relève de ses médecins qui partent à la retraite, alors que 70 postes sont à pourvoir.  

Article rédigé par franceinfo - avec la rédaction de France Inter
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Temps de lecture : 2min
  (GUILLAUME SOUVANT / AFP)

L'Établissement français du sang (EFS) connaît aussi le syndrôme du désert médical. Il a des difficultés à recruter depuis quelques années, mais le problème devient très aigu depuis deux ans. Aujourd'hui, 70 postes de médecins généralistes sont à pourvoir, mais les candidatures se font rares

Des sites et des collectes disparus ou menacés

L'Établissement français du sang représente 10 000 dons par jour, 126 sites de collecte sur le territoire et des milliers de collectes mobiles organisées chaque année. Au total, quelque 500 médecins s'occupent des prélèvements à temps partiel ou à temps complet. Leur âge moyen s'établit à 56 ans et quand ils partent en retraite, la relève n'est pas assurée. Avant l'été, faute de médecin, il a fallu fermer le site lorrain de Saint-Dié-des-Vosges. D’autres sont aujourd'hui menacés, surtout en zone rurale. Le directeur des ressources humaines de l'EFS, Nicolas Tunesi, confirme ces difficultés. "Nous recherchons actuellement sept médecins de prélèvement sur notre site de la région Bourgogne-Franche-Comté. Nous ne recevons même pas de CV de médecins qui seraient prêts à venir nous rejoindre", explique-t-il.

Une rémunération pourtant réévaluée

Un problème d'image sans doute, de salaires corrects mais pas mirobolants. Pourtant certains médecins y trouvent leur compte. C'est le cas de Christine, à l'Établissement français du sang depuis dix ans, après avoir exercé en libéral. "Ce qui m’a plu, c’est le travail en équipe, le fait de ne plus être isolée, souligne-t-elle, appréciant aussi "le fait de travailler avec des infirmières, avec des secrétaires, avec d’autres médecins et de faire partie d’une chaîne."

Les évolutions de carrière sont pourtant possibles. D'abord médecin de prélèvement en équipe mobile et à temps partiel, Christine est passée à temps complet et en site fixe pour collecter plasma et plaquettes. Elle supervise désormais les prélèvements de toute une région, ce qui implique le management d'une quarantaine de personnes. Et pour être plus attractif, l'Établissement français du sang reconnaît, sans en communiquer le montant précis, avoir un peu réévalué les salaires proposés à l'embauche. 

Pénurie de médecins à l'Etablissement français du sang - un reportage de Véronique Julia

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