Discrimination au travail : la CGT lance une première action de groupe

C'est une première en France. Ce mardi 23 mai, 34 salariés d'une filiale de Safran, élus CGT, ont lancé une action de groupe contre leur entreprise.

Payés 200 à 400 euros de moins que leurs collègues pour un poste équivalent ils s'estiment victimes de discrimination syndicale et demandent réparation, à l'image de Véronique Moreau, technicienne et déléguée syndicale CGT. "Dernièrement, j'ai soulevé la question du passage au coefficient supérieur lors de mon entretien individuel, la réponse a été : non, ce n'est pas possible, tu n'es pas assez disponible du fait de ton mandat." 

D'autres actions à venir

L'entreprise a désormais six mois pour négocier avec le syndicat. Si les discussions n'aboutissent pas, Safran Aircraft Engines sera assignée devant le tribunal de grande instance (TGI). L'entreprise peut être condamnée à payer une astreinte au Trésor public. C'est ce que prévoit la loi "Justice du 21ème siècle" adoptée en novembre dernier. 

Pour la direction de la CGT, cette première action est un symbole de la lutte contre les discriminations. Le syndicat réfléchit déjà à de nouvelles actions de groupe dans d'autres entreprises et elle s'appuie sur un argument de taille : selon France Stratégie, si les discriminations cessaient dans les entreprises, la France pourrait gagner 3 à 14 points de croissance.