Cet article date de plus de quatre ans.

Vidéo Culture : le comédien Philippe Torreton réclame un "plan d'investissement massif" pour un secteur qui "génère plus d'argent que l'automobile"

Publié Mis à jour
Article rédigé par franceinfo
Radio France

"La culture, c'est un investissement humain, social et économique qui est à prendre au sérieux", plaide l'acteur face à la gestion de la crise du coronavirus pour le monde de la culture.

Le comédien Philippe Torreton a réclamé jeudi 16 juillet sur franceinfo "un véritable plan d'investissement massif pour la culture", un secteur durement touché par la crise liée au coronavirus. "La culture n'a pas à démontrer son impact économique, sa puissance", a expliqué l'acteur, en marge de l'édition 2020 des Napoléons. "On génère plus d'argent en valeur absolue que le secteur automobile."

franceinfo : Que faudrait-il faire, selon vous, pour faire repartir le secteur de la culture qui est durement touché par la crise liée au Covid ?

Philippe Torreton : Il faut faire un état des lieux de ce qui s'est passé, de ce qui ne pourra plus se passer, de la catastrophe financière, humaine et artistique, parce que tout est lié. Déjà, pour dresser un bilan et ensuite soutenir les secteurs concernés. Il faut essayer de ne pas être dans l'arithmétique de l'argent, de ne pas être dans un esprit comptable, et de réellement voir ce qui manque, soutenir tous les secteurs de la culture et ne laisser personne sur le côté.

"Quoi qu'il en coûte", comme dit Emmanuel Macron ?

Mais oui. Je pense que la culture n'a pas à démontrer son impact économique, sa puissance. Par exemple, on génère plus d'argent en valeur absolue que le secteur automobile. Quand le secteur automobile souffre, on ne se pose pas de questions.

Vous avez l'impression que le gouvernement prend le problème à bras le corps ?

Je pense qu'il commence à le prendre, mais on a pris beaucoup de retard. Je pense que des décisions qui vont être prises là, ou qui ont été prises durant le mois de mai, auraient pu se prendre très, très vite. Les festivals, on savait très vite que ce serait compliqué. On a été un peu vite en besogne pour certains, notamment Avignon. On aurait pu temporiser, on aurait pu attendre et on aurait pu faire un festival a minima. Mais bon, je comprends aussi l'affolement.

Vous avez parlé des "choses qu'on ne pourra plus faire". À quoi pensez-vous ?

Cette façon de considérer la culture comme une option, comme quand on achète une voiture : on prend l'option cuir, on prend l'option bois précieux sur le tableau de bord... Ce n'est pas une option ! La culture, c'est un investissement humain, social et économique qui est à prendre au sérieux, absolument au sérieux. Il faut faire un véritable plan d'investissement massif pour la culture. Pas en disant aux artistes "allez dans telle direction", mais en créant les outils, le financement et en faisant des commandes publiques. L'Etat se désengage au profit des municipalités : quand la municipalité est convaincue de l'importance de la culture, ça va bien. Mais quand elle n'est pas convaincue de l'importance de la culture, ça va très mal. Il faut donc absolument que l'Etat se réengage massivement.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.