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"Un concentré de souffrance humaine terrifiante" : les hôpitaux de Paris ouvrent les portes du Musée des moulages

Situé à l'hôpital Saint-Louis dans le 10e arrondissement de Paris, ce musée expose des milliers de visages et de corps de patients malades. "Âmes sensibles s'abstenir", prévient la responsable.

Article rédigé par Benjamin Illy, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Le musée du moulage n'est ouvert que sur rendez-vous en temps normal.  (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Lumières tamisées, silence pesant, visages et corps déformés par des maladies dermatologiques : l'ambiance est particulièrement morbide au Musée des moulages à Paris. Situé dans une aile de l'hôpital Saint-Louis, dans le 10e arrondissement de la capitale, il sera exceptionnellement ouvert sans rendez-vous samedi 26 mai, de 14h à 17h. "Le bâtiment a été construit en 1882, indique Sylvie Dorison, chargée du musée. La salle fait 400 m2. Il y a 162 vitrines et 4 890 moulages."

Près de 5 000 moulages sont exposés à l'hôpital Saint-Louis (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

Vestige des ravages de la syphilis 

"Vous avez des malformations congénitales dues à la syphilis, comme ce bébé cyclope, avec un œil au centre du visage, détaille Sylvie Dorison. La plupart des moulages ont été réalisés sur des patients vivants qui étaient hospitalisés à l’hôpital Saint-Louis". Difficile de rester de marbre face à ces visages. "Âmes sensible s'abstenir", prévient d'ailleurs la responsable du musée.

Le musée est interdit aux moins de 14 ans. J'ai même eu des adultes qui ont fait un malaise vagal

Sylvie Dorison

franceinfo

Le Docteur Antoine Petit voit un "patrimoine historique important" dans ce musée (BENJAMIN ILLY / RADIO FRANCE)

"Souffrance humaine" mais "patrimoine important"

Alors, est-ce un musée des horreurs ? "C'est vrai que ce musée est un concentré de souffrance humaine terrifiante, reconnaît Matthieu Josselin, un visiteur de passage. Mais en même temps, il y a un respect pour les malades, une envie de pédagogie, de transmission qui est d'une richesse extraordinaire. C'est vraiment une expérience très profonde."

Le docteur Antoine Petit, dermatologue à l'hôpital Saint-Louis, y voit lui "un patrimoine historique important" : "Jusque dans les années 50-60, les professeurs de médecine prenaient ces moulages pour aller faire cours." Ils sont un témoignage du passé : la plupart datent de la fin du 19e et du début du 20e siècle. Le dernier moulage a été réalisé en 1958.

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