Un an de prison pour avoir incendié la façade d'une succursale de la Banque de France au nom de l'art
Piotr Pavlenski ayant déjà passé onze mois en détention provisoire, il ne devrait pas retourner en détention.
"L'art politique" était au cœur des débats au tribunal. L'artiste contestataire russe Piotr Pavlenski, qui avait incendié la façade d'une succursale de la Banque de France dans la capitale en octobre 2017, a été condamné jeudi 10 janvier à Paris à un an de prison.
L'incendie était, selon le prévenu, une performance artistique, intitulée Eclairage. "La banque de France, située place de la Bastille, c'est historiquement honteux", a justifié le prévenu, réfugié politique en France depuis mai 2017, et qui a dénoncé à la barre "le pouvoir de la finance".
La seule chose que je veux, c'est déplacer la Banque de France de la place de la Bastille. Et vive les 'gilets jaunes' !
Piot Pavlenskiau tribunal
L'artiste de 34 ans et son ex-compagne Oksana Chaliguina, 39 ans, étaient jugés pour "destruction du bien d'autrui par un moyen dangereux pour les personnes". Ils avaient été arrêtés tôt le 16 octobre 2017 devant la succursale incendiée de la Banque de France.
Plus de 20 000 euros à régler à la Banque
"A travers l'expression artistique, il y a un geste qui a dégradé des biens, qui a représenté un danger pour les personnes. (...) Le juge et l'artiste ne peuvent se rencontrer", a déclaré le président du tribunal avant de détailler les peines.
Piotr Pavlenski, crâne rasé, traits émaciées et tout de noir vêtu, a été condamné à trois ans de prison, dont deux ans avec sursis. Comme il a déjà passé onze mois en détention provisoire, il ne devrait pas retourner en détention.
Oksana Chaliguina a été condamnée à 2 ans de prison, dont 16 mois avec sursis. Lors de l'incendie, la femme blonde platine portait lunettes de soleil et perruque noires. "C'était en hommage à Jacques Mesrine", célèbre pour ses braquages et évasions spectaculaires.
Le couple devra payer 18 678 euros à la Banque de France au titre du préjudice matériel, et 3 000 euros au titre du préjudice moral. "Jamais !", a vivement réagi, en russe, Piotr Pavlenski.
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